CN 1164, 553 055/199 010. Altitude 500 m.
Dates de fouille: avril 1997-avril 1998.
Site nouveau. Fouille de sauvetage programmée (construction de l'A5). Surface de la fouille 18000 m².
Puits.

Les fouilles de sauvetage programmées sur le tronçon ouest de l'autoroute A5, à Bevaix-La Place d'Armes, ont mis au jour un puits datant du Second Age du Fer. Cette structure exceptionnelle a été fouillée en deux étapes: tout d'abord, le puits a été vidé de son sédiment sur une profondeur de 1.80 m en maintenant ses parois intactes, puis prélevé pour être exposé dans le Parc archéologique du futur Musée d'archéologie de Neuchâtel (Latènium, à Hauterive-Champréveyres). Ensuite, l'appareillage a été démonté au fur et à mesure des décapages.
Le puits est apparu à 0.35 m de la surface du sol sous la forme d'une fosse circulaire de 2.05 m de diamètre. Construit à l'aide de dalles façonnées, non maçonnées, son diamètre intérieur était de 0.8 m; extérieur, de 1.40 m, et sa profondeur atteignait 3.67 m. Creusé dans la molasse, le fond formait une cuvette large de 0.9 m et profonde de 0.33 m, sur les bords de laquelle les premières dalles des parois étaient posées, en surplomb. Sur les premiers 0.67 m, le remplissage consistait en un limon gris-noir très riche en macrorestes végétaux non carbonisés qui, d'ordinaire, se conservent mal en milieu terrestre. On y a dégagé deux récipients en céramique et un crochet en fer destiné à suspendre le seau utilisé pour puiser l'eau. Au-dessus, sur les 3 m restants, un limon homogène légèrement argileux contenait de nombreuses dalles provenant de la destruction des parois supérieures, des tessons décorés au peigne et des fragments de bois de chêne dépourvus d'aubier, planchettes et éclisses dont la date la plus récente est 137 av.J.-C. (terminus post quem: 117 av. J.-C.; laboratoire de dendrochronologie du Service et Musée d'archéologie de Neuchâtel). Le remplissage du fond est sans doute contemporain de l'utilisation du puits; l'homogénéité du sédiment supérieur atteste un comblement rapide après l'abandon. Pour l'heure, seuls les tessons décorés au peigne et les fragments de bois permettent une datation.

Prélèvements: sédimentologie, micromorphologie, pédologie, pétrographie, palynologie, malacologie.
Datation: archéologique, dendrochronologique.
Service et Musée d'archéologie de Neuchâtel, R. Anastasiu.