Dans le cadre d’un projet de construction sur le plateau de Vessy (commune de Veyrier), une opération de diagnostic archéologique a été menée à l’automne 2024 par le Service d’archéologie de Genève (SAGe). Parmi les 27 sondages réalisés, trois structures attribuables à l’âge du Fer ont été mises au jour : un foyer à pierres chauffées et deux sépultures à inhumation.

Le foyer, de forme quadrangulaire aux bords arrondis, mesure 2.28 m de long pour 1.05 m de large. Son remplissage hétérogène se compose de restes de bûches calcinées sur lesquels sont disposés des galets fortement marqués par des stigmates de chauffe. Les niveaux supérieurs livrent de nombreux fragments de céramique, souvent en connexion, tandis que le sommet de la structure se voit comblé par une couche d’argile rubéfiée. Sa datation par radiocarbone (ETH-148056 : 2456 ± 22 BP, 754-417 cal BC (95,4%)) situe son utilisation au premier âge du Fer (Hallstatt C/D).

Les deux sépultures (ST19 et ST22), distantes de moins de 2 m l’une de l’autre, sont orientées selon un axe nord-est/sud-ouest. La ST19 contient un individu adulte gracile, inhumé en décubitus latéral droit, le crâne orienté vers le sud-ouest. Son mobilier funéraire se compose de trois fibules et d’un bracelet en alliage cuivreux. La ST22 révèle un individu adulte robuste, déposé sur le dos, le crâne orienté vers le nord-est (fig. 1). Le défunt est accompagné d’une panoplie comprenant une épée dans son fourreau déposée le long du flanc droit, un fer de lance situé à hauteur du crâne, deux fibules en fer sur la clavicule droite ainsi que trois anneaux en alliage cuivreux au niveau du bassin. Le mobilier des deux individus permet d’établir une datation calée à la fin de la Tène ancienne (LT B2). Le mode de déposition des tombes est identique : les défunts étaient inhumés dans des monoxyles, probablement refermés par un couvercle. Bien que distinctes par leur mobilier et leur orientation, ces deux tombes pourraient appartenir à un ensemble funéraire plus vaste.

Ces découvertes viennent s’ajouter à celles déjà réalisées sur la parcelle voisine en 2022, lesquelles avaient permis de mettre au jour une occupation datée du Néolithique final et du Bronze ancien signalée par des trous de poteau et des rejets de foyer, ainsi que deux crémations augustéennes. Les résultats du diagnostic de 2024 complètent la vision d’une longue occupation du plateau de Vessy, dont la poursuite de l’aménagement pourrait entraîner de nouvelles découvertes.