CN 1224, 2551 135/1 168 830. Altitude moyenne 511 m.
Dates des fouilles : 15.3.-15.5.20.
Références bibliographiques : Stöckli, W. (2001) Moudon VD, Avenue de Cerjat-Place St-Etienne. Canalisations communales, surveillance archéologique déc. 2000 - nov. 2001, rapport inédit. Atelier d'Archéologie Médiévale, Moudon; Maroelli, D. (2019) Moudon, Maison de la santé, rapport inédit. Archeodunum SA, Cossonay.
Fouille préventive : construction d'un Centre médical.
Surface investiguée : 1577 m²
Nécropole. Fortifications.

Réalisée dans le cadre de la construction d'un nouveau Centre médical (parcelle 490) sur la commune de Moudon, l'intervention fait suite à une campagne de sondages complétée d'un suivi de terrassement. Ce dernier a été préconisé en raison de l'épaisseur importante des remblais liés à la construction de la maison privative des années 1960, ayant empêché le diagnostic des niveaux profonds. La centaine de structures favorablement préservées se concentre exclusivement dans la moitié ouest de la parcelle, car l'implantation de la maison à l'est a impacté le sous-sol jusqu'au substrat naturel constitué d'alluvions de La Broye. Les vestiges les plus anciens sont représentés par du mobilier lithique (silex), des tessons de céramique résiduels de facture protohistorique et quelques structures en creux éparses.
La découverte la plus marquante de cette opération est la mise au jour d'un ensemble funéraire antique, associé au nord-est à un enclos maçonné mesurant plus de 35 m de largeur. Plusieurs blocs architecturaux en position secondaire appartiennent probablement à son parement en grand appareil. La fermeture méridionale de l'enclos avait été documentée en 2001 par le bureau d'Archéologie Médiévale, lors de la réfection de canalisations sous l'Avenue de Cerjat.
27 dépôts funéraires sont aménagés en pleine terre, dans un horizon homogène de pierres et de galets correspondant au niveau de circulation du cimetière. En première analyse, outre quelques sépultures secondaires à crémation, il pourrait s'agir en majorité de fosses de rejet de bûchers, pour certaines soigneusement aménagées (fig. 35). Le mobilier issu de ces aménagements porte la trace systématique d'une exposition directe au bûcher crématoire. Provisoirement daté des 2e-3e s. ap. J.-C., il se compose d'une quantité importante d'amphore, de céramique, de verre, d'objets en fer encore non identifiés, de tabletterie, et de monnaies en bronze. Un bâtiment contemporain sur poteaux plantés est également aménagé à l'intérieur de l'espace funéraire.
Après son abandon que l'on peut situer aux alentours de la fin du 3e s. de notre ère, le site n'est pas réinvesti avant l'érection du rempart au Moyen Âge. Il est conservé sur un segment de 22 m et une hauteur de 2.5 m. Il est longé par un fossé défensif, formant la limite orientale de la ville enregistrée dans les archives. Cette opération a ainsi confirmé le riche potentiel archéologique de la ville de Moudon en révélant des vestiges tout à fait inédits bénéficiant d'un bon état de conservation. Il s'agit en effet de la seconde fouille archéologique menée récemment dans ce secteur de la ville. La première avait révélé un horizon protohistorique et trois structures antiques (un solin, une fosse d'équarissage et de combustion) lors de la construction de la Maison de Santé (parcelle 496).

Mobilier : amphore, céramique, verre, objets en fer (encore non identifiés), tabletterie, monnaies en bronze.
Datation : 2e-3e s. ap. J.-C.
Archeodunum SA, Cossonay, A. Dorthe.