CN 1224, 2551170 / 1168982. Altitude 515.44-519.7m.
Dates d'intervention : 27.8.2021-7.10.2022.
Références bibliographiques : AAS 104, 2021, 183-184 ; Fontannaz, M. (2006) Les monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud, vol. 6. La ville de Moudon. Berne ; Sarott, J. (2002) Moudon, Avenue de Cerjat et place St-Étienne. RHV 110, 130-133.
Suivi de travaux (réfection de route et aménagements de nouvelles canalisations). Surface de la fouille 1273 m².
Habitat. Rempart.

Des travaux de réfection des services entrepris par la commune de Moudon ont permis d'observer le sous-sol de la partie orientale du centre-ville, sur une surface totale de 1273 m². Malgré l'impact des remaniements contemporains qui rendent la lecture stratigraphique difficile, l'intervention a mis en évidence 16 structures comprises entre l'Antiquité et la période moderne. La tranchée parcourt la ruelle de la Tour-d'Enfer, l'entier de la rue Grenade et se prolonge le long de l'avenue de Lucens, en bifurquant par le chemin de la Charmille. Les aménagements les plus anciens remontent à l'époque romaine avec un segment de mur coupé par les services existants, dont le remblai d'installation a livré de la sigillée de Gaule méridionale (60 ap. J.-C.). Une fosse dont le mobilier indique un t p q de 70/80 ap. J.-C. est située à la limite nord-ouest de la région archéologique censée circonscrire l'agglomération antique. Trois segments de mur du rempart extérieur de la basse-ville ont été suivis sur une longueur de 24 m. Une partie de la porte de Lucens élevée au 15° s., a aussi été repérée en coupe. Ces données matérielles viennent compléter les informations cadastrales qui indiquent que les premières fortifications du secteur remontent au dernier quart du 13ᵉ s., avec la construction de l'Église St-Étienne. Une partie du mur de contre-escarpe a également été observée sur 40 m en 2001 et en 2020. Ce dernier a été documenté sur 17 m, permettant ainsi de restituer les aménagements défensifs extérieurs, sur une longueur totale de 80 m. Les structures d'époque moderne découvertes à la ruelle de la Tour-d'Enfer sont matérialisées par des coulisses qui se déversent dans le collecteur principal aménagé dans le soubassement de la façade extérieure du bâtiment actuel de la rue Grenade 36. La partie orientale d'un édifice maçonné avec radier de sol en galet et dépourvu de mortier liant a également été mise au jour hors des murs médiévaux. La facture de la construction parle en faveur d'une période comprise entre le 16ᵉ et le 18ᵉ s. Sept segments de maçonnerie d'orientations diverses et dépourvus de niveaux associés appartiennent probablement à différentes phases qui ne peuvent être déterminées, en raison de l'absence de marqueurs chronologiques.

Mobilier : céramique.
Datation : archéologique ; historique. Époque romaine ; Moyen-Âge ; Époque moderne.
Archeodunum Investigations Archéologiques SA, A. Dorthe.