CN 1242, 528 003/153 223. Altitude 469 m.

Dates des fouilles : élévation 18.7.2013-13.11.2014; sous-sol : 2.-23.7.2013 et 24.2.-26.5.2014, 10.6.-12.12.2014. - Se poursuivent en 2015.

Références bibliographiques : C. Schmutz Nicod, Etude historique et architecturale du château d'Echichens (eca 21), de ses dépendances (eca 22 et 23) et de son jardin. Rapport déposé à la section Monuments et Site. Lausanne 2008.

Fouille de sauvetage (rénovation). Surface de la fouille 550 m². Site fortifié (maison forte, château). Habitat.

Si l'aspect actuel de l'édifice remonte principalement au milieu du 19e siècle, le site est occupé de longue date. En effet, une maison forte y est mentionnée dans les sources documentaires dès 1238 le plan de 1777 indique en outre la présence d'anciens fossés à l'est, au nord et à l'ouest du bâtiment.

Le château n'étant pas excavé, une fouille de 80 cm de profondeur a été prévue pour assainir l'édifice, tout d'abord sur l'ensemble de la superficie puis de manière moins étendue. Des sondages ont préalablement été réalisés à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment. Quant à l'édifice lui-même, l'investigation archéologique s'est concentrée sur les façades et la charpente, l'intérieur n'ayant fait l'objet que d'observations ponctuelles, en fonction des travaux entrepris.

Le bâtiment actuel a été « reconstruit » entre 1851 et 1855, comme l'attestent les documents d'archives. L'analyse des parois dégagées a montré que ces travaux concernent la façade ouest et les annexes de la façade orientale dans leur intégralité, la façade méridionale en grande partie et la façade nord dans une moindre mesure. L'intervention s'est accompagnée d'une surélévation du bâtiment. Le tout a été réalisé en maintenant partiellement la charpente préexistante, sur laquelle s'appuie le système actuel. Les éléments de la charpente antérieure au milieu du 19e siècle permettent de restituer un édifice constitué de quatre ailes entourant une cour centrale et dominé par une tour au sud-est. L'analyse dendrochronologique a daté cet état du dernier quart du 17e siècle : 1683-1686 pour la tour et 1688-1691 pour les corps de bâtiments entourant la cour centrale (LRD 14/R7048).

Si le bâtiment avec cour centrale remonte vraisemblablement à cette époque, il englobe des portions de construction antérieures. La façade nord comporte un large pan de mur appartenant à la maison forte citée par les sources. La partie inférieure de la paroi, qui ne présente pour ainsi dire pas de fondation, est en effet constituée d'une maçonnerie de 3 m de haut environ, composée de boulets dont certains sont posés en arêtes de poisson. Au-dessus se trouve un appareil similaire, si ce n'est la présence de blocs de molasse formant une chaîne d'angle. Cette maçonnerie, dont le sommet s'élève à 6.75 m du sol, est dotée d'une meurtrière conservée sur 72 cm de haut. La façade orientale située à l'arrière des annexes actuelles remonte, partiellement du moins, aussi à cet édifice primitif. La tour de la façade sud, antérieure au 19e siècle, comporte une maçonnerie d'aspect encore médiéval, s'élevant à plus de 9 m du sol.

Là où la maçonnerie médiévale subsiste, des interventions ponctuelles postérieures ont été observées. Notons en particulier deux encadrements gothiques du 16e siècle sur la façade nord.

Le sous-sol du château a livré deux portions de mur sans rapport avec le tracé du château actuel, appartenant peut-être à la maison forte citée par les sources documentaires. Plusieurs fosses ont également été observées, parmi lesquelles des trous de poteau et une cavité destinée à contenir un réceptacle à vivres vraisemblablement (fouille Archeodunum SA, Gollion, dirigée par B. Julita). Certains trous de poteau présentent des dimensions imposantes qui suggèrent qu'une solide construction en matériaux périssables précède la maison forte en pierre. Des analyses au radiocarbone permettront de préciser la datation de ces vestiges.

Mobilier archéologique : fragments de tuiles.

Prélèvements : bois pour analyse dendrochronologique, charbons pour C14.

Datation : archéologique ; historique ; dendrochronologique.

ACVD, V. Chaudet.