CN 1145, 568 800/209 000. Altitude 433 m.
Date des fouilles: 1.6.-5.11.2010.
Références bibliographiques: AAS 92, 2009, 268s.; 93, 2010, 211s.
Fouille de sauvetage programmée (construction d'une centrale électrique à gaz). Surface de la fouille fines 70 m².
Site de plein air.

En 2010, l'Office cantonal d'archéologie a réalisé une troisième campagne de sauvetage du site des «Prés du Chêne» à Cornaux, limitant les recherches à la zone méridionale de la parcelle menacée par les futurs travaux de génie civil.
Deux secteurs (3513 et 3616), couvrant respectivement une surface de 6x4 m et de 8x4 m, ont fait l'objet d'une fouille systématique manuelle. Ils ont livré près de 5000 artefacts en silex, dont les plus significatifs en termes typo-chronologique, permettent d'envisager plusieurs occupations successives, allant du Mésolithique ancien au Mésolithique final.
L'hypothèse d'une fréquentation plus ancienne du site, remontant au Paléolithique final (Azilien), évoquée pour les secteurs voisins (AAS 93, 2010), s'avère renforcée par la découverte, dans le secteur 3513, d'une quantité non négligeable de lamelles à dos (souvent épais) et de pointes à dos courbe.
Le secteur 3616, situé 16 m au nord du précédent et partiellement fouillé en 2009, a, en outre, livré quelques tessons de céramique et une hache en roche verte attribuables au Néolithique moyen.
La majorité du mobilier est piégée - sans véritable stratification dans un ensemble sédimentaire constitué d'au moins trois couches de limons à graviers, que l'analyse macroscopique et les datations, obtenues par la méthode de l'OSL (Optically Stimulated Luminescence), permettent d'interpréter comme des épisodes de crues de la Thielle qui se sont déroulés durant le Néolithique.
Malgré la présence de charbons de bois, de rares galets éclatés et de pièces siliceuses brûlées attestant de l'usage du feu, aucun foyer n'a été observé, de même que tout autre aménagement. Ainsi, les artefacts, mélangés et déplacés, seraient les seuls témoins conservés d'installations successives sur les berges de la rivière.
Plusieurs tranchées ont en outre été creusées à la pelle mécanique, afin de circonscrire l'extension des dépôts à graviers et de définir la paléotopographie du site; une opération qui a permis de découvrir d'autres vestiges. En effet, un foyer à pierres de chauffe a été mis au jour au sud et en retrait de la zone inondable. Il s'agit d'une fosse subcirculaire, d'un diamètre d'environ 150 cm pour une profondeur maximale de 30 cm, irrégulièrement creusée dans un substrat d'origine molassique. Elle est presque totalement remplie de galets rougis et/ou éclatés au feu, essentiellement des quartzites de gros module (diam. 20-30 cm). A défaut de mobilier, excepté quelques esquilles d'os brûlés et de silex, deux datations au radiocarbone permettent de placer l'utilisation du foyer vers 2900 av. J.C. (Lüscherz).
A quelque 20 m au nord-ouest de ce dernier, l'ouverture, puis l'élargissement, d'une deuxième tranchée révéla l'existence d'un épandage de pierres brûlées de petit calibre (diam. 10-15 cm), prises dans une matrice limono-argileuse brune, localement charbonneuse. Cet empierrement, qui couvre une surface minimale de 20 m², n'a été que partiellement dégagé à la pelle mécanique et fera l'objet d'une fouille systématique en 2011.
Seuls des prélèvements de charbons de bois ont été effectués pour des datations C14; les trois résultats obtenus situeraient cette installation au Campaniforme.

Faune: non conservée hormis quelques fragments de dents.
Prélèvements: sédiments; charbons de bois pour C14.
Datation: archéologique. Azilien; Mésolithique ancien, moyen et final; Néolithique moyen. - OSL. Néolithique. - C14. Lüscherz; Campaniforme.
OMAN, S. Wüthrich, M.-I. Cattin et J. Becze-Deak