CN 1202, 177 520/530 930. Altitude 487,50 m.
Date des fouilles: juin-août 1997.
Références bibliographiques: ASSPA 71, 1988, 271-273; 72, 1989, 281-285; 77, 1994, 148-152.
Fouilles programmées (dans le cadre de la construction de l'autoroute A9).

Surface de la fouille env. 450 m². Mur d'enclos de la villa, château d'eau, canalisations.

L'IAHA de l'Université de Lausanne a été chargé par D. Weidmann, archéologue cantonal, de procéder à des sondages de vérifications sur le mur d'enclos occidental de la villa d'Orbe-Boscéaz, à l'emplacement d'un bâtiment révélé par la photographie aérienne vers la fin des années septante (fig. 32, B) et interprété comme l'entrée monumentale de la villa.

Très arasés par l'érosion et les travaux agricoles, les vestiges, situés de part et d'autre du mur d'enclos du grand palais (fig. 34, 750), dans l'axe du corps principal d'habitation, sont très mal conservés. Seules leurs fondations sont partiellement visibles. Aucun niveau de construction et de circulation n'a pu être observé. La plupart des structures se présentent sous la forme d'empierrements quadrangulaires plus ou moins profonds (759-762, 773 et 775), semblables à ceux découverts en 1995 au centre des deux jardins de la villa. Deux canalisations (756 et 759) ont été découvertes, dont l'une a été aménagée dans l'empierrement 759. Un bassin de bois rectangulaire (770) s'appuie contre le mur d'enclos 750 et l'empierrement 759; il est matérialisé dans le terrain par la présence régulière de clous et de fiches métalliques. Des fragments de mortier de tuileau et des concrétions calcaires ont été mis en évidence sur de nombreux vestiges.

Il s'agit probablement du système d'alimentation en eau de la villa. En effet, un aqueduc, dont le tracé reste pour l'heure inconnu, peut-être matérialisé par les structures 761 et 773, amenait probablement l'eau des sources du pied du Jura dans un grand réservoir (760), dont le rôle était de stocker, de purifier et, par sa position topographique dominante, d'approvisionner l'ensemble du palais. Dans ce château d'eau, l'eau était peut-être épurée par décantation, puis, par un système de vannes et de trop-plein, se déversait dans un second bassin (759), sous lequel se trouvait une canalisation (756). Cette dernière pouvait être alimentée selon les besoins par une bonde et acheminait l'eau vers les fontaines, les bassins et les thermes du secteur sud de la villa. La totalité des vestiges n'ayant pas été fouillée, d'autres canalisations devaient probablement alimenter d'autres secteurs du palais. Le bassin de bois (770) a probablement fait l'objet d'une attention particulière (nymphée?), puisque des fragments de peintures murales et des tesselles de mosaïques ont été découverts dans les couches de sa démolition.

Outre un filtre en plomb, le rare mobilier archéologique mis au jour atteste que ce système d'alimentation en eau a été construit et utilisé durant les 2ᵉ et 3ᵉ s., sans plus de précision, c'est-à-dire durant la phase d'occupation de la grande villa.

Faune: ossements.
Datation: archéologique.
IAHA, Lausanne, Ch. Martin Pruvot.