CN 1202, 531 050/177 390. Altitude 481 m.
Dates des fouilles: juin-août 1998
Références bibliographiques: ASSPA 71, 1988, 271-273; 72, 1989, 281-285; 77, 1994, 148-152.
Fouilles programmées. Surface de fouille environ 1500 m². Habitat, complexe thermal.

L'Institut d'archéologie et d'histoire ancienne de l'Université de Lausanne a entrepris une campagne de fouilles à l'emplacement des thermes de la villa d'Orbe-Boscéaz, dont la partie orientale a été fouillée en 1988. Situé au sud du bâtiment principal, cet important complexe thermal s'étend sur environ 1500 m² (fig. 28).
Le secteur exploré cette année est composé de six salles chauffées par hypocauste (fig. 29, 158, 159, 161, 162, 169, 170), d'un bassin d'eau froide (165), d'un bassin d'eau chaude (167) d'un grand local de chauffe (163) regroupant cinq praefurnia formés de blocs de molasse (à ce sujet voir également le résumé concernant les thermes de Perruet à Avenches) et d'un réservoir (173) permettant de stocker l'eau nécessaire au bon fonctionnement d'un tel aménagement.
Un empierrement conservé sur plus de 60 cm forme probablement le soubassement d'un second bassin d'eau froide (168) et la pièce 171 est peut-être l'unique frigidarium identifiable. La piscine chaude, dont un tiers environ a été fouillé, est dans un état de conservation exceptionnel; l'ensemble du système de chauffage par hypocauste est préservé, notamment les conduits d'évacuation des gaz qui sont emmurés et une partie de la suspensura.
Le système d'étanchéité des parois du bassin, constitué de plusieurs couches de mortier de tuileau recouvertes de trois épaisseurs de placages de marbre, est également bien conservé. Une cour (166), qui fonctionne peut-être comme palestre, complète ces aménagements thermaux.
Bien que plusieurs canalisations souterraines évacuant les eaux des bassins et de la citerne aient été mises au jour (fig. 29, 837, 848-850, 876), aucune adduction d'eau n'a été repérée. La question de la circulation à l'intérieur des bains n'est pas encore clarifiée; la campagne de fouilles de 1999, dont le but sera de dégager le secteur situé à l'ouest de la zone de 1998, apportera peut-être des précisions.
Ce complexe thermal est rattaché au bâtiment principal de la villa par une série de pièces (150-156) bordées de couloirs ou de portiques (fig. 29, 172, 16). Des foyers, posés sur des sols en terrazzo (818) et en terre battue (824), ont été mis au jour le long du mur de fermeture septentrional. La fonction de ces locaux reste pour l'heure inconnue, excepté celle de l'espace 154, qui est vraisemblablement un couloir.
Le mobilier étant en cours d'étude, il est prématuré de proposer une datation précise pour cet ensemble thermal, qui, selon les premières observations, semble avoir été construit, soit en même temps que le reste du palais, c'est-à-dire vers la fin du 2ᶜ s., soit légèrement plus tard, au début du 3° s.

Datation: archéologique.
IAHA, Lausanne, Ch. Martin Pruvot et J. Monnier.