CN 1224, 2556840/1165 490. Altitude 766 m. Dates des fouilles : avril-juin 2017. Références bibliographiques : AAS 100, 2017, 270. Fouille programmée (construction d'un quartier de villas). Surface de la fouille 2000 m². Habitat.

Plusieurs vestiges liés à un habitat rural ont été mis au jour : fosses, trous de poteau, fonds de cabane, solins, empierrement et une couche de démolition-abandon étendue sur toute la zone concernée par les investigations archéologiques. Une série de dates radiocarbone offre une fourchette chronologique qui s'étend du milieu du 12ᵉ siècle à la fin du 14ᵉ siècle. Les données recueillies viennent donc enrichir les connaissances historiques que nous avons de ce hameau glânois ; nous savons en effet qu'en 1278 une quinzaine de familles habitaient dans le village et dépendaient de la châtellenie de Rue (nous remercions F. Defferrard, archiviste de la ville de Romont, pour ces informations). Les plus anciens vestiges se caractérisent par plusieurs fosses circulaires ou ovales aux parois évasées et à fond plat ou concave. Ces structures se révèlent souvent comblées par des blocs de calcaire et de molasse, entiers ou fragmentés au feu. L'une de ces fosses se distinguait par un remplissage sédimentaire gris-noir, riche en charbon, cendres et argile brûlée. Leur fonction reste pour l'heure indéterminée : il pourrait s'agir de fosses à vocations simples et/ou multiples liées à des activités agro-artisanales. A proximité, six trous de poteau évoquent une construction de forme rectangulaire. Une dizaine de mètres plus au nord, une structure semi-excavée, mesurant 2.2 m de diamètre et 0.5 m de hauteur, a été repérée. Datée par radiocarbone du milieu du 13ᵉ siècle, il s'agit probablement d'un fond de cabane à parois presque verticales, dont le comblement était constitué d'un limon gris-brun riche en charbon et en éléments de torchis rubéfié. Au nord de cette structure, un trou de poteau a été mis au jour, tandis qu'au sud, un fossé (0.5 m de largeur) devait protéger la cabane des écoulements d'eau. Enfin, au cours du 14ᵉ siècle, une cabane sur solins en pierres sèches a été édifiée au centre du secteur exploré. Interprétée de manière erronée comme structure de combustion en 2016, cette construction (6 m de longueur et 2.5 m de largeur) présentait assurément des parois en torchis, un plancher en bois dans sa moitié nord et un sol en terre battue dans sa moitié sud. La fouille a pu mettre en évidence un important niveau d'incendie comportant de nombreux restes de torchis brûlés issus très certainement des parois, et de fréquentes paillettes de charbon. Ce sédiment s'est accumulé dans une cuvette correspondant vraisemblablement au «vide sanitaire» du plancher. A la base de cette dépression, plusieurs trous de piquet, creusés dans le sédiment naturel, ont pu être documentés : il s'agit de négatifs d'éléments d'un meuble ou d'une étagère en bois. Quelques mètres plus au sud a été dégagé un empierrement constitué de blocs et de galets de tous calibres, contemporain à la cabane sur solin, qui avait certainement pour fonction de drainer les eaux. A partir du 18ᵉ siècle, tout le secteur a été fortement exploité par des activités agro-pastorales, qui ont eu un impact important sur les couches archéologiques antérieures. Ces occupations se manifestent par des drainages en pierres sèches et par de nombreux squelettes d'animaux qui ont été enterrés dans des fosses de manière aléatoire.

Mobilier archéologique : fer, verre, torchis, rares fragments de céramique. Faune : ossements. Prélèvements : charbon de bois. Datation : archéologique. - C14. SAEF, R. Tettamanti, M. Mauvilly et R. Pilloud.