CN 1245, 2573 820/1 156 167. Altitude 735 m. Date des fouilles: mai 2020 - novembre 2020. Références bibliographiques: Dafflon, L./ Margueron, G./ Pasquier, J.-B. (2001) Grandvillard/ Fin de la Porta : un morceau de Gruyère à travers les âges. CAF 3, 30-39; AAS 102, 2019, 171; AAS 103, 2020, 104-105. Fouille de sauvetage programmée (extension d'une gravière). Surface de la fouille env. 200 m². Tombe. Autres.

C'est à l'occasion d'une nouvelle intervention archéologique à proximité du tumulus découvert en 2019 que des vestiges appartenant à l'âge du Bronze, un tumulus hallstattien et des tombes de l'époque romaine ont été fouillés. Sous la menace d'une destruction partielle à court terme pour l'exploitation du gravier contenu dans les sédiments sous-jacents, ces vestiges ont fait l'objet d'une intervention préventive du Service archéologique de l'État de Fribourg.
À la base de la séquence stratigraphique se trouve une fosse de combustion à galets chauffés aux dimensions importantes (3,9 × 1,3 m). De forme rectangulaire aux angles arrondis, elle contient une grande quantité de blocs fortement éclatés par la chaleur, des tessons de céramique appartenant au Bronze final et des restes de faune. La bordure est intensément rubéfiée sur tout le pourtour, alors que le fond est tapissé de brandons de charbon. Au-dessus de ces vestiges, un tumulus a fait l'objet d'une fouille exhaustive. Cette structure est constituée d'un amas de galets et de blocs calcaires disposés sur plusieurs assises jointives. Le cairn forme un disque d'un diamètre de 12 m et sa bordure est marquée par une série de plus gros éléments qui dessinent une couronne (fig. 23). Une tombe à inhumation était installée initialement au centre et reposait directement sur les galets. Malheureusement, compte tenu de la localisation des vestiges directement sous la terre végétale, les restes humains ont été découverts dispersés et fragmentés.
À l'instar du tumulus fouillé en 2019, la partie orientale est bien conservée. À l'ouest, la structure a été démantelée probablement durant la première moitié du 20ᵉ s. À moins d'un mètre de la bordure nord-est, un troisième tertre de même tradition architecturale a été mis au jour. Suite à l'exploration superficielle du cairn sous forme de sondages réalisés à la pelle mécanique, le diamètre du monument peut être estimé à 11 m, dont seul un tiers est encore conservé. Le ruisseau du Fossard, dont le cours jouxte le site au nord, a emporté le reste de la sépulture.
La nécropole romaine est composée d'une quinzaine de sépultures à crémation, toutes fouillées in situ durant cette seconde campagne. L'emplacement de ces tombes n'est pas anodin, puisqu'elles se développent en contact étroit avec le premier des tumuli décrits ci-dessus. En effet, la fouille a révélé que l'emprise de la nécropole semblait strictement circonscrite aux abords orientaux du monument. Ce constat indique que cette dernière devait encore s'élever distinctement dans le paysage et représenter un lieu de mémoire sacré lors de l'installation du cimetière romain. De forme majoritairement circulaire, les fosses à crémation ont été implantées en pleine terre et mesurent 60 à 70 cm de diamètre. La bonne conservation de ces sépultures et l'abondance du mobilier découvert ont livré de riches données relatives aux rituels funéraires, notamment aux modes de dépôts des vestiges osseux. Dans certaines structures, les ossements brûlés ont été séparés des restes de la crémation, nettoyés et déposés dans un contenant fabriqué uniquement en matériaux périssables et qui n'est jamais conservé. Parmi les objets déposés en offrande avec le défunt, des éléments de parures, plusieurs récipients en verre et de très nombreuses céramiques ont été mis au jour. Un examen préliminaire du mobilier permet de dater ces découvertes entre la fin du 1er s. et la fin du 2ᵉ s. de notre ère.

Mobilier archéologique : céramique, objets en bronze et fer, perles, récipients en verre. Matériel anthropologique : inhumation et incinérations. Faune : ossements brûlés et non brûlés. Prélèvements : sédiments, archéobotanique. Datation : archéologique. C14 - Ua -63121,2390 ± 32 BP, 508-403 BC, cal. 1 sigma, 731-651 et 554-396 BC, cal. 2 sigma. SAEF, L. Kramer, L. Rubeli, et R. Pilloud.