CN 1205, 2574 789/1 176 628. Altitude 640 m
Date des fouilles: janvier 2023, 11.-12.4 2023, juin 2023.
Références bibliographiques: de Diesbach, M. (1913) La Seigneurie d'Arconciel-Illens. Annales fribourgeoises 1, 49-58; de Vevey, B. (1978) Châteaux et maisons fortes du canton de Fribourg. Archives de la Société d'Histoire du Canton de Fribourg 24, 19-27; Vauthey, P.-A. (2005) Arconciel : les siècles en héritage.
In: A.-F. Auberson/D. Bugnon/G. Graenert et al. (réd.) A-Z, Balade archéologique en terre fribourgeoise, 28-31. Fribourg.
Analyse du bâti, prospection, suivi de chantier.
Habitat, infrastructure.

Dans le cadre de la mise en valeur du site, en particulier en vue des travaux de restauration des vestiges sous l'égide de l'association Arconciacum, le Service archéologique de l'État de Fribourg a procédé à une série d'interventions destinée à appuyer les différentes étapes du projet.
Le bourg castral d'Arconciel/Vers les Châteaux est localisé sur un promontoire qui est lové dans les méandres de la Sarine et qui la domine à 30 m de hauteur. Le site trouve sa première mention dans un acte de 1082, dans lequel l'empereur Henri IV concède le castrum Arconciacum cum ipsa villa à Conon d'Oltigen. C'est probablement entre le 12° et le 13° siècles que se développe un bourg castral relevant de la famille des Neuchâtel. Les murs en élévation conservés appartiennent aux éléments de fortifications médiévaux: une tour partiellement conservée qui domine le fossé, un piton molassique taillé surmonté d'une base maçonnée ainsi qu'une tour présentant plusieurs phases de transformation.
Les vestiges des maisons du bourg sont encore visibles sous le couvert végétal si bien qu'un plan a pu en être dressé dans les années 1970. Les premiers travaux réalisés ont concerné la coupe d'arbres et le déboisement. Une acquisition 3D par drone a été effectuée en collaboration avec l'Université de Bourgogne (UMR 6298 ARTEHIS) sur les élévations conservées. Les orthophotogrammétries obtenues vont permettre dans un second temps de travailler sur le phasage des maçonneries, mais certains résultats sont déjà tangibles.
L'élévation côté sud-ouest de la tour occidentale est composée d'une section de maçonnerie en tuf où trois fentes de tir alignées permettent la défense de ce côté. Dans la maçonnerie de molasse située au-dessus, un espace d'agrément est matérialisé par la présence d'une baie géminée couverte d'un linteau à double arc ogival et double appui débordants ornée d'une colonnette à chapiteau simple.
Dans une phase ultérieure de reprise de la maçonnerie de molasse, des petites ouvertures carrées à évasement correspondent à des bouches à feu qui ne sont pas antérieures au 15° siècle. Plus tard, la tour est reparementée depuis l'intérieur, obturant toutes les ouvertures. Le piton molassique, taillé sur toutes ses faces, semble jouer un rôle de porte ou de goulet d'étranglement sur le site. Il n'a pas encore été étudié, mais on remarque que des constructions étaient aménagées sur le dessus et sur toute sa périphérie.
La tour orientale surplombant le fossé présente plusieurs phases de niveaux de plancher, mettant en évidence des transformations successives.
Une prospection par détecteur de métaux a été initiée sur les chemins d'accès et de circulation ainsi que sur certaines zones périphériques du promontoire. Par ailleurs, la reprise des données issues des sondages de 1975 (mobilier archéologique et plans) permet de donner un contexte chronologique aux vestiges, mais elle doit être poursuivie. Le mobilier et la facture de certaines pièces mis au jour lors des fouilles ainsi qu'en prospection renvoient à celui d'un site à caractère élitaire (clés de coffre, couteau, carreaux de poêle, etc.) et militaire (carreau d'arbalète, cotte de mailles, etc.) dont l'urbanisation et les zones économiques restent à caractériser, mais révèlent déjà tout le potentiel de ce site contemporain du bourg de Fribourg.

Mobilier archéologique: céramique, monnaies, métal, verre, lithique.
Datation: archéologique; archivistique. Moyen Âge.
SAEF, M. Liboutet.