CN 1184, 2553484/1188379. Altitude 428 m.
Date des fouilles : novembre 2016.
Référence bibliographique : Ch. Pugin/P. Corboud/A.-C. Castella, Inventaire et étude des stations littorales de la rive fribourgeoise du lac de Neuchâtel. Rapport du Groupe de recherche en archéologie préhistorique (GRAP), Département d'anthropologie et d'écologie de l'Université de Genève. Manuscrit non publié, Genève, octobre 1998.
Fouille de sauvetage programmée (programme de recherche concernant les stations lacustres). Surface de la fouille 12000 m².
Etablissement.

La station de Pianta 1 a fait l'objet de ramassages de mobilier et d'une cartographie précise des pieux en 1922. Depuis lors, le site a été prospecté et délimité en détail par le GRAP en 1995 et 1997 et des vues aériennes ont été réalisées depuis un dirigeable en 2015. La présence de bois couchés nettement visibles et le plan ancien des pieux sont à l'origine de l'opération menée en 2016. Outre le marquage systématique des bois, il était particulièrement intéressant de pouvoir procéder à un comparatif « pieu à pieu » de l'évolution de la station depuis 1922 pour évaluer le type d'érosion dont a souffert le site.

L'intervention de trois semaines a permis d'explorer une surface avoisinant 12000 m². Dans cette aire, le champ de pieux couvre environ 4800 m² et forme une bande longue de 132 m et large de 39 m, orientée ouest-sud-ouest/est-nord-est. Au total, 412 pieux ont été cartographiés, marqués et décrits sommairement. La proportion de bois blancs s'élève à 215 (diamètre moyen 8 cm) pour 197 chênes (diamètre moyen 14 cm). Les bois blancs forment une palissade qui borde les deux tiers orientaux du champ de pieu. En bordure nord, elle est régulière vers l'ouest et s'incline en une courbe qui traverse le champ de pieux en chêne pour rejoindre la bordure sud. Après une interruption de 20 m, dans laquelle les pieux de bois blanc sont protégés par une couche de sable, la palissade rectiligne se poursuit en direction de l'est-nord-est sur une longueur de 80 m.

Les poteaux en chêne s'alignent structurellement à plusieurs emplacements, particulièrement au centre du champ de pieux et le long de la bordure nord. L'orientation des alignements principaux est parallèle, respectivement perpendiculaire, au champ de pieux. Il s'agit vraisemblablement de poteaux de bâtiments. Aucun des bois couchés observés n'a pu être interprété comme élément architectural. Au contraire, l'origine naturelle de ces bois était généralement flagrante.

Très peu de mobilier archéologique a été aperçu lors de l'exploration systématique du fond lacustre. Dans une zone centrale, des restes de faune et quelques tessons sont apparents et attestent la réduction d'une couche. Deux meules ont été localisées et prélevées.

Une première comparaison avec le plan réalisé en 1922 montre que les parties ouest et nord de la palissade n'avaient pas été observées à l'époque. De manière générale, il y a quelques pieux que nous n'avons pas pu relocaliser et qui ont donc disparus, tandis qu'ont été documentés quelques pieux qui n'apparaissent pas sur le plan quasi centenaire. Dans l'ensemble, le champ de pieux paraît stable depuis 100 ans. Toutefois, il est quasi certain que les quelques différences notées entre les deux plans sont dues à une progression verticale de l'érosion, le site perdant progressivement du sédiment. Les 90 prélèvements effectués à but dendrochronologique le démontrent aussi : les pieux sont quasi tous érodés jusqu'à l'apparition du facettage de la pointe. Le placement de nos étiquettes métalliques au niveau du sédiment devrait permettre, durant les prochaines années, de suivre plus précisément l'évolution de l'érosion de cette station littorale.

Prélèvements : échantillons pour dendrochronologie et dendrologie.
Datation : archéologique. âge du Bronze final. - dendrochronologie à prévoir.
SAEF, R. Blumer et M. Mauvilly.