CN 1165, 573 360/196 815. Altitude 428 m.
Date des fouilles : mars 2014.
Références bibliographiques : Ch. Pugin/P. Corboud/A. Castella et al., Greng, étude préliminaire de la station de « Greng/Spitz ». Rapport non publié du Groupe de recherche en archéologie préhistorique (GRAP), Département d'anthropologie et d'écologie de l'Université de Genève 1997.
Fouille de sauvetage programmée (érosion) et monitoring.
Surface de la fouille 1600 m².
Habitat (station littorale).

Plusieurs observations subaquatiques et aériennes réalisées ces dernières années au nord-ouest de la pointe de Greng indiquaient une dégradation rapide du champ de pieux de la station du Bronze final localisée peu au large, entre 1 et 2 m de profondeur. En 1996 déjà, l'évaluation du site de Grengspitz effectuée par l'équipe du GRAP indiquait une érosion très active dans cette zone. L'option d'une protection superficielle de ce champ de pieux a été évaluée. L'absence de couche archéologique dans la zone immergée, la faible profondeur d'enfoncement d'une partie des pieux, le dépassement important de certains bois et finalement surtout l'extension très importante du champ de pieux (près de 7000 m² dans la zone immergée) sont des arguments qui ne militent pas pour une protection par recouvrement de galets. Le classement du site dans l'objet sériel « Palafittes préhistoriques autour des Alpes » inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO impose de prendre des mesures conservatoires réalisables. La protection superficielle n'étant pas une option envisageable, la sauvegarde de la substance et de l'information archéologique vouées à disparaître à très court terme s'imposait naturellement comme objectif pour la partie immergée de cette station. Le champ de pilotis est correctement délimité depuis 1996. Toutefois, les pieux n'ont jamais été cartographiés individuellement de manière précise. L'objectif de l'intervention 2014 était donc double : localiser systématiquement les pieux apparents en plan et sauvegarder ceux qui risquaient un déchaussement à très court terme. Courant mars 2014, l'équipe subaquatique du Service archéologique a mené cette opération durant deux semaines sur plusieurs secteurs totalisant une surface de 3900 m², placés sur l'extrémité nord-est du champ de pieux. Procédant de manière systématique, l'ensemble des pilotis visibles ont été marqués, positionnés au GPS différentiel et décrits sommairement. La stabilité de l'enfoncement de chaque pieu a été testée à la main. Les bois à la limite du déchaussement ont été prélevés pour être sauvegardés, décrits et datés. La surface du champ de pieux ainsi documentée totalise environ 1600 m², soit un peu moins de 25 % de la surface totale immergée de la station du Bronze final. 166 pieux ont été cartographiés Parmi ceux-ci, 70 bois risquant une disparition très rapide ont été prélevés. Il s'agit essentiellement de chênes qui présentent des diamètres variant entre 4,5 et 17 cm (moyenne 10 cm). Les sections se répartissent en 48 % de ronds, 39 % de quarts, 9 % de demis et 4 % de polygonaux. Les inclinaisons des pieux prélevés varient entre 10° et 90° (couchés), tandis que l'orientation dominante est le secteur est, ce qui correspond à la pression du courant dominant d'ouest. Les pieux prélevés seront, dans la mesure du possible, datés par dendrochronologie. Il est prévu de poursuivre la documentation de cette station au début de l'année 2015 selon les mêmes modalités.

Prélèvements : échantillons pour dendrochronologie et dendrologie.
Datation : archéologique ; dendrochronologie en cours.
Age du Bronze final.
SAEF, R. Blumer et M. Mauvilly ; OPAN, F. Langenegger.