CN 1183, 546 400/183 500. Altitude 435 m.
Date des fouilles: novembre 1997.
Références bibliographiques: C.-A. Paratte et Y. Dubois, La villa gallo-romaine d'Yvonand VD-Mordagne, rapport préliminaire, ASSPA 77, 1994, 143-147; 76, 1993, 223; 75, 1992, 230-231.
Intervention programmée.
Surface de la fouille env. 330 m².

Dans le cadre d'un projet de publication du site, la pars urbana a fait l'objet d'une fouille complémentaire financée par l'Association pour la promotion du site romain d'Yvonand-Mordagne (APYM). Elle visait à reconnaître les portiques sud et ouest du péristyle, déjà exploré - complètement au nord, partiellement au sud - par C.-A. Paratte en 1991.
Le stylobate des colonnades, composé de grandes dalles de grès, présente en effet la caractéristique d'être peu fondé (deux assises environ implantées dans le sable), mais possède à l'emplacement des colonnes des piles qui plongent jusqu'au solidum. L'observation de leur rythme dans les portiques sud et ouest est primordial pour l'étude architecturale de la demeure. Il semble plus régulier (entraxe variant de 3.40-3.50 m contre 3-3.60 m au nord) et correspond à la largeur moyenne des portiques.
L'état de conservation des stylobates est moindre qu'au nord, puisque les dalles de grès ont été systématiquement récupérées; cette récupération est à mettre probablement en relation avec l'édification, dans le corps d'habitat principal, du bâtiment tardif qui prend appui sur le stylobate du portique nord (Paratte/Dubois 1994, ASSPA 1992).
Il ressort en effet de la stratigraphie que la démolition principale de tuiles et moellons scelle les stylobates déjà récupérés; un follis de Magnence (350-353) frappé à Lyon, excellemment conservé et découvert dans la couche de démolition, permet d'avancer l'hypothèse d'une récupération précédant ou contemporaine du troisième quart du 4° s.
Plusieurs fragments de bases et de fûts de colonnes ont été découverts à proximité des piles de fondation des stylobates. En outre, un gisement de peinture murale prélevé dans le portique ouest devrait compléter la compréhension d'un décor découvert en 1990, dont l'étude préliminaire suggère l'unité décorative du péristyle.
Le corps d'habitat médian, fouillé en 1980, a été complété par le dégagement du mur de façade donnant sur le portique ouest, et a permis d'identifier par le millier de tesselles qui y a été retrouvé, mêlé à un litage de mortier détruit, la pièce où A. Naef, en 1901, a levé une mosaïque géométrique noire et blanche actuellement exposée au Château d'Yverdon.
Enfin, sous l'importante couche de sable propre interprété soit comme remblai d'égalisation lié à la construction de la pars urbana, soit comme sable lacustre naturel, a été mise en évidence une couche anthropique argileuse contenant du matériel protohistorique (tessons du Bronze, peut-être du Fer).
Il reste à définir s'il s'agit des restes d'une véritable occupation, peut-être attestée par d'autres traces, ou simplement d'alluvionnements contaminés, présents de façon plus ou moins affirmée sur l'ensemble du site.

Mobilier archéologique: architecture (blocs de calcaire sculptés, tuf équarri), tesselles, peinture murale, céramique, bronze, fer, verre.
Faune: ossements.
Datation: archéologique; numismatique. Fin 1^{ ext{cr}} s.-début 5° s. ap.J.-C.
Yves Dubois, Lausanne.