CN 1184, 566 000/184 440. Altitude 555 m.
Date des fouilles : avril-juillet 2014.
Références bibliographiques : H. Reiners, Kanton Freiburg II. Die Burgen und Schlösser der Schweiz XIV, 18-22. Basel 1937; B. de Vevey, Châteaux et maisons fortes du canton de Fribourg. Archives de la Société d'Histoire du canton de Fribourg XXIV, 243-249. Fribourg 1978; AF, ChA 1989-1992, 1993, 101-105; D. de Raemy, Châteaux, donjons et grandes tours dans les Etats de Savoie (1230-1330). Un modèle : le château d'Yverdon. CAR 98, 110113. Lausanne 2004.
Analyse programmée (consolidation de la tour et de l'enceinte attenante). Surface de la fouille 1500 m².
Site défensif.

Depuis les travaux de 1997, les ruines de Montagny-les-Monts ont fait l'objet d'un suivi régulier, grâce notamment à l'escalier installé alors au pied et dans la tour qui permet d'observer l'évolution du monument. Chaque année, à la fin de l'hiver, il fallait évacuer le limon de molasse accumulé à l'intérieur de la tour, accumulation trahissant la dégradation du parement interne due au ruissellement et au gel. A la base de la tour, au pied de l'escalier, des galets se détachaient du mur qui présentait également des fissures verticales provoquées par la poussée des remblais accumulés dans le niveau inférieur du monument. Enfin, les tronçons de muraille attenants, qui n'avaient jamais subi de travaux d'entretien, étaient fortement dégradés. Une nouvelle campagne de travaux s'imposait donc au maître de l'ouvrage, la fondation Générale de Gady.
Les travaux de 2014 se sont concentrés sur les maçonneries. Le parement a été restitué sous la porte et la tour a été ceinturée par une bande en fibre de carbone. Simultanément, les deux tronçons d'enceinte épaulant la tour ont été débarrassés de leur végétation et consolidés. Enfin, le couronnement a été nettoyé et rejointoyé. Si le but premier de ces travaux était la consolidation des vestiges du château de Montagny, ils ont également permis de faire d'intéressants constats. L'enceinte est antérieure à la tour, y compris sa face plane, parementée de tuf sur ses deux côtés et en partie noyée dans la base de la tour. Cet élément rectiligne, qui a donné sa forme si particulière au donjon de Montagny, appartient manifestement à une construction antérieure, probablement une tour quadrangulaire. Cet ouvrage en tuf s'inscrit dans une phase de construction qui a aussi vu le dédoublement de la muraille primitive par un appareil de gros boulets relativement mince (moins d'un mètre), mais dont la faiblesse était compensée par l'escarpement du site. Après avoir été dédoublée, la muraille a été surélevée lors de la construction de la tour dès 1277. La première enceinte remonte assurément au 12e siècle, mais est-ce celle qui aurait été érigée par Conrad de Montagny lors de la création de la seigneurie en 1146, ou le site avait-il déjà été fortifié avant la subdivision de la seigneurie de Belp dont est issue la famille de Montagny? La question reste ouverte et seules des fouilles archéologiques d'envergure pourraient fournir des éléments de réponse. Quant à la muraille, enserrait-elle déjà tout l'éperon ou seulement la butte sur laquelle se dresse la tour du dernier tiers du 13e siècle? Les défrichements qui vont être réalisés en 2015 permettront certainement de répondre à cette deuxième question.
Enfin, il faut signaler dans les maçonneries les plus anciennes la présence de matériaux de construction romains qui témoigne de la densité de l'occupation de la région dès l'Antiquité : l'un des aqueducs desservant Avenches passe au pied du château, sur le flanc oriental de la vallée de l'Arbogne, et la villa de Tours, dans laquelle a été érigée une église dès le haut Moyen-Age, se situe moins de 2,5 km au nord-ouest de Montagny-les-Monts.

Datation : archéologique; historique.
SAEF, G. Bourgarel.