CN 1261, 507780 / 137590. Altitude 398 m.
Dates des fouilles : 9.9.-17.10.2014.
Références bibliographiques : S. Thorimbert, Nyon, St-Jean 24 (Aff. 1002), Rapport de fouille, No d'intervention 11178, Archeodunum SA, Gollion. Rédaction en cours.
Fouille préventive (projet immobilier). Surface de la fouille 270 m².
Habitat. Voirie. Cimetière.

Cette opération est liée au projet de réhabilitation d'une maison de ville et de son commerce, impliquant l'agrandissement de la surface commerciale, ainsi que la création de plusieurs aménagements, dans le jardin d'agrément en terrasse situé à l'est du bâtiment et vierge de toute construction. Nécessitant la démolition d'un mur de soutènement datant de 1808 surplombant la Rue de la Colombière et le nivellement du terrain sur une profondeur de près de 4 m, les travaux ont permis la découverte de vestiges romains et de quelques sépultures des Temps modernes.
A l'Epoque romaine, l'occupation du site se caractérise par la construction d'une imposante maçonnerie qui traverse la parcelle de part en part. Son tracé semble suivre le flanc d'une dépression naturelle orientée ouest-est, probablement la manifestation d'un paléo-vallon. Edifié en au moins deux phases, ce mur a fait l'objet de réfections et de consolidations avec l'ajout de contreforts. Au sud, il soutient une terrasse, sur laquelle se trouvent quelques aménagements épars. D'une manière générale, les vestiges ont été fortement arasés et les maçonneries systématiquement récupérées. Prenant appui contre le mur de terrasse, un local isolé comporte un sol en terrazzo. A une distance d'environ 4 m à l'est du local, est implanté une structure quadrangulaire, de 2 m sur 1.40 m, maçonnée au mortier de tuileau, probablement un fond de bassin. Cet aménagement est bordé au sud par une sablière basse associée à au moins trois poteaux.
Au nord du mur de terrasse, en contrebas de ce dernier, deux espaces de circulation se développent sur un axe de pendage est-ouest. Le premier, qui longe la maçonnerie, est vraisemblablement un passage piétonnier. D'une largeur de 2 à 3 m et d'une épaisseur n'excédant pas les 10 cm, la strate est formée de petits galets compactés posés à plat et comporte plusieurs recharges similaires, entrecoupées de remblais de mise à niveau. Le second est une voie bombée, constituée d'une couche de 25 cm de galets compactés. Deux recharges analogues ont été observées. La séparation entre les deux espaces n'a pas pu clairement être identifiée. Toutefois, elle se situe plus ou moins à l'aplomb de la clé de voûte d'un égout enterré. Cet ouvrage maçonné est très bien conservé et le mortier à l'intérieur de la voûte porte encore les marques du cintre en bois utilisé lors de la construction.
Bien qu'aucun vestige datant de l'Epoque médiévale n'ait été découvert sur le site, la parcelle explorée se trouve en périphérie immédiate d'une église, dont les ruines ont été démantelées à la fin du 18ᵉ siècle. Mentionnée pour la première fois en 1340, l'église St-Jean Baptiste, aussi connue sous le nom d'église des Corps-Saints, fut le réceptacle de nombreuses reliques. Elle fut un lieu de pèlerinage très fréquenté jusqu'à la conquête bernoise en 1536, qui, mettant un terme au culte catholique, signa la fermeture du sanctuaire. En revanche, le cimetière associé fut en fonction jusqu'en 1803. Après son abandon, l'endroit fut très rapidement nivelé, puis vendu à des particuliers.
A la base du remblai datant du 19ᶜ siècle, trois inhumations et deux tombes vides ont été découvertes. Orientées ouest-est, les sépultures sont apparemment localisées à la limite septentrionale du cimetière, qui semble coïncider avec le tracé du mur de terrasse romain. Elles datent probablement de la fin du 18ᶜ siècle ou du début du 19ᵉ siècle.

Matériel anthropologique : 3 squelettes et quelques ensembles épars ; étude et rapport A. Gallay, Archeodunum SA.
Datation: archéologique. Epoque romaine ; Epoque moderne.
Archeodunum SA, Gollion, S. Thorimbert.