CN 1183, 2546150 / 1183460. Altitude 435 m.
Date des fouilles : 14 avril - 21 avril 2023.
Références bibliographiques : Dubois, Y. (2015) Mordagne vu du ciel. Chroniques aériennes d'une villa romaine. AVd. Chroniques 2014, 2015, 72-81.
Fouille de sauvetage programmée (pose de conduites souterraines d'arrosage). 455 m et 157 m de longueur.
Habitat (villa).

Le suivi archéologique de terrassement de deux tranchées creusées à Yvonand, au lieu-dit Mordagne, traverse de part en part la pars rustica et les abords de la villa romaine éponyme sur une longueur cumulée de 612 m. Les investigations ont permis de compléter les données fondées jusqu'alors uniquement sur la photo-interprétation, en précisant ou en requalifiant certaines hypothèses. Elles ont été également l'occasion d'enrichir le plan de la villa par des découvertes de structures inédites.

La tranchée nord comporte 15 structures (fig. 52). Elles sont constituées de trois murs, trois tranchées de récupération, trois chemins, dont un se prolonge jusque dans la tranchée sud distante d'un peu plus de 300 m, deux trous de poteau, deux chenaux, un fossé bordier et un puits, la seule structure découverte extra muros. Quatre murs ou tranchées de récupérations ont confirmé la présence de telles structures repérées en photographies aériennes, en précisant leurs localisations exactes. Un chemin corrigé en 1934-1935 a également été redécouvert ainsi que son fossé bordier. Une trace interprétée comme un chemin par Yves Dubois (Dubois 2014, fig. 5.1; 77; 80-81) peut désormais être requalifiée en mur.

Les structures jusqu'alors inconnues sont constituées des deux trous de poteau difficilement rattachables à la villa, des deux chenaux non datés qui comportent des éléments de démolition romains, d'une des tranchées de récupération et du puits. Mentionnons encore un chemin qui pourrait être le pendant occidental d'un autre déjà interprété comme tel en vue aérienne.

La tranchée sud a été creusée dans un chemin agricole qui masque les éventuelles traces de structures visibles au sol. Le suivi de terrassement a mis en évidence douze aménagements dans la partie est du site. Il s'agit de cinq murs, de trois tranchées de récupération, de deux sablières basses, du chemin qui avait déjà été recoupé dans la tranchée nord et d'un massif maçonné (contrefort ?). Ce dernier se caractérise des autres structures par ses dimensions imposantes (1.2 m × min. 60 cm). Ces aménagements ferment la pars rustica sur son côté sud.

Globalement, la plupart de ces structures présentent un plan orthonormé qui correspond aux axes de la villa romaine. Seule une sablière qui présente une orientation divergente pourrait dater d'une autre période. Leur chronologie relative ne peut être établie, sauf dans le cas de deux murs qui recoupent un autre. Les assises d'élévation ont été en partie arasées sans atteindre les fondations (mis à part dans le cas des tranchées de récupérations). Elles sont bordées par une couche de démolition qui scelle sans doute des niveaux d'occupation encore préservés sous le fond de fouille. En l'état, le simple relevé de la plupart de ces structures à leur niveau d'apparition ne permet pas de pousser plus avant les interprétations.

Mobilier archéologique : céramique, faune, métal, blocs architecturaux, monnaies.
Datation : archéologique. Époque romaine.
Archeodunum Investigations Archéologiques SA, Cossonay, F. Menna.