CN 1203, 539 160/180 930. Altitude env. 434 m.
Date des fouilles: 10.5.-15.6.2006
Fouille programmée (projet immobilier). Surface de la fouille env. 1200 m².
Site nouveau.

Aménagement de quais ou de rives. Palissades. Fumoir.

Après une campagne de sondages effectués en été 2005, suite à un projet immobilier, une fouille archéologique a été effectuée sur environ 1200 m², à la rue du Valentin, dans la partie nord du Parc Piguet au printemps 2006. Bien que l'analyse approfondie des résultats n'ait pas encore commencé, quelques données générales peuvent d'ores et déjà être tenues pour certaines.

La terre végétale scellait une couche de remblai comportant du mobilier gallo-romain tardif, qui recouvrait sur toute la surface différents niveaux de sables et de graviers déposés par la Thièle et le lac. Sous les deux premières couches, plusieurs ensembles de structures sont apparus.

Au nord de la parcelle, 14 trous de poutres espacés d'environ 1 m forment un alignement d'orientation est-ouest. Cet ensemble s'étend de part et d'autre de la surface fouillée. Les parties inférieures de ces pièces de bois sont peut-être conservées sous le niveau de terrassement. L'absence de bois conservé et de couches archéologiques, hormis le remblai tardif qui fixe un terminus, ne nous permet pas de dater avec précision cet ensemble. Toutefois, étant donné le contexte archéologique (voir ci-dessous), nous proposons comme datation l'âge du Fer ou l'époque romaine. Cet aménagement formait probablement une palissade ou un aménagement de quai. Mais il peut être également en relation avec la canalisation dite du Maréchat, construction enterrée postérieure à l'époque médiévale, et qui fonctionne à proximité immédiate. À une douzaine de mètres plus au sud, une structure similaire a été mise au jour. Elle est formée de 27 poutres en chêne espacées d'1 m, également d'orientation est-ouest. Cette structure se prolonge aussi au-delà de la zone fouillée. Tous les bois de cet ensemble forment un groupe homogène, qui fournit une date d'abattage fixée à l'automne/hiver 79/80 apr. J.-C. Nous l'interprétons également comme un aménagement de quai constitué de poutres et de madriers en chêne.

À l'arrière de cette structure, un fumoir à aliments d'époque romaine (fig. 27) a été mis au jour dans ce quartier d'Eburodunum, qui devait surtout être dévolu au trafic des marchandises et des personnes.

À proximité, trois imposants madriers ont également été mis au jour. Ils forment un groupe dendrochronologique cohérent: la phase d'abattage la plus récente possible pour cet ensemble n'est pas antérieure à l'an 105 av. J.-C. (LTD1). Nous pensons qu'ils pourraient également faire partie d'un aménagement de quai complètement démantelé. Mentionnons encore un réseau de petits piquets pas antérieurs à 122 av. J.-C. (LTD1), ainsi qu'un pieu daté dès 189 av. J.-C. (LTC2).

Cette fouille a permis de mieux connaître les aménagements portuaires de l'Eburodunum celtique et romaine. En outre, elle a apporté de précieuses indications quant aux fréquents déplacements de la ligne de rivage du lac et des bords de la Thièle durant ces périodes.

Matériel archéologique: céramique, tuiles, fer, bronze, monnaies.
Datation: dendrochronologique. Dès 189 av. J.-C.; dès 122 av. J.C.; dès 105 av. J.-C.; automne/hiver 79/80 apr. J.C. (réf. LRD06/R5799). - archéologique. Époque romaine.
Archeodunum SA, Gollion, F. Menna.