CN 1204, 2560 170/1171800. Altitude 758 m.
Date des fouilles : juillet-novembre 2018.
Références bibliographiques: A. Lauper, Romont, cité à découvrir. Pro Fribourg 104. Fribourg 1994 ; A. Lauper, Romont, feu la ville gothique. Revue suisse d'art et d'archéologie 52, 1995, 17-24.
Suivi de travaux linéaires programmé (eau et chauffage à distance).
Surface de la fouille 562 m².
Habitat.

Cette intervention a entraîné la mise au jour d'aménagements situés devant les maisons du rang externe de la Grand-Rue. Les dimensions étroites des tranchées secondaires n'ont permis l'observation que d'une portion de ces vestiges dont les extensions doivent être conservées sous le trottoir actuel. Les découvertes ont été réalisées devant les maisons paires, à savoir aux n°s 14-20, 24-32, 40-42 et 46. Elles forment une succession de murs arasés, conservés au niveau de leur fondation, et parfois à la hauteur des premières assises d'élévation. Ces découvertes révèlent les configurations des murs des maisons médiévales qui pourraient remonter au 13ᵉ siècle. L'analyse de leur disposition tend à concevoir des modèles d'aménagements récurrents au sein de la Grand-Rue, mais qui ne forment pas une constante pour chaque bâtiment. Ainsi, les murs documentés devant les maisons n°s 14, 16-18, 20-22, 24-26 et 26-28 marquent le prolongement des murs mitoyens et peut-être le départ de certains murs de façades. Des observations ont été faites sur la répartition des pièces adossées aux façades. La zone occidentale de la maison n° 18 était ainsi réservée à deux locaux séparés par un mur de refend. Devant la maison n° 28, la partie occidentale était également dissociée de la moitié orientale par un mur traversant. Une configuration différente apparaît à la hauteur de la maison n° 16, puisque la façade était divisée au centre par un espace étroit de 1.7 m doté de deux retours maçonnés et interprétés comme socle de fondation pour un escalier d'accès à l'habitation. Les vestiges découverts devant les maisons n°s 18 et 26 permettent de supposer l'existence d'une entrée désaxée, positionnée en limite orientale de parcelle contrairement à la maison n° 22, où l'entrée se situait sur la limite occidentale du mur de fermeture. Ces dispositions tendent à suggérer que le rez-de-chaussée était occupé par des boutiques/caves qui empiétaient sur la rue (de 3.8 m à 4.5 m depuis la façade actuelle), auxquelles était lié l'escalier d'accès qui menait directement au premier étage de la maison. L'entrée actuelle de l'Hôtel du Lion d'Or (maison n° 38) respecte toujours cette configuration. Cette disposition urbaine doit être comparable à celle des « Hochtrottoirs » observée dans les villes du canton de Berne (Berne, Erlach, Thoune) de Fribourg (Fribourg) et de Vaud (Moudon). Dans plusieurs de ces locaux, les couches de rubéfaction et la surface altérée des murs confirment des incendies survenus aux n°s 14, 18 (dans les deux locaux recensés), 28, 40 et 46. La découverte de céramique, dans une couche d'incendie, devant la maison n° 18 a permis de situer l'événement à partir du 15ᵉ siècle. Peut-être correspond-il à l'incendie de la ville en 1434 ? Cette découverte atteste l'existence de ces aménagements dès la période médiévale pour Romont, alors qu'ils apparaissent plus tardivement dans les autres villes recensées (Thoune, Berne). Aucune datation ne peut être encore émise pour les autres contextes sans analyse supplémentaire. Les sources écrites révèlent que 13 parcelles depuis l'hospice des Capucins en direction de l'ouest ont été la proie des flammes en 1853. Parmi elles figurent celles des maisons actuelles n°s 40 et 46.

Mobilier archéologique : céramique, organique, métal.
Faune : ossements non déterminés.
Prélèvements : charbon.
Datation : archéologique ; historique.
SAEF, A.-L. Pradervand.