CN 1304, env. 565100/121290. Altitude env. 398 m.
Date des fouilles: 28 mars-16 décembre 1988.
Références bibliographiques: F. Wiblé, Vallesia 43, 1988, 222-224.
Fouille de sauvetage programmée (correction de l'avenue de la Gare). Surface de la fouille env. 1400 m².
Habitat.

Suite à des sondages effectués en 1987, les recherches entreprises dans le cadre de la déviation de l'avenue de la Gare et de la création d'un parking avec édicule, ont montré qu'un bras du Rhône a ravagé, après l'époque romaine, la partie nord-ouest de l'agglomération antique. Le bord oriental de son lit, d'axe nord-sud, se trouve approximativement sous le trottoir oriental de la nouvelle avenue.
Les constructions repérées appartenaient à au moins cinq propriétés distinctes qui, du côté sud-est, bordaient une rue perpendiculaire à l'axe de la plaine du Rhône. Ces bâtiments s'ouvraient sur cette rue par des portiques dont la construction relevait de chaque propriétaire; ils étaient ainsi édifiés avec plus ou moins de soin. La rue dont on ignore la largeur devait être le prolongement de la route qui reliait l'antique Tarnaiae à Genève par la rive gauche du Rhône et du lac Léman.
C'est la première fois qu'à Massongex un axe routier est mis en évidence; certains indices permettent de situer la voie Massongex-Martigny plus au sud-est. Ces deux rues devaient se rejoindre près de l'église actuelle, avant le pont antique jeté sur le Rhône. Les nouvelles fouilles montrent une urbanisation certaine de l'agglomération romaine.
Les plus anciennes constructions repérées, en maçonnerie légère, ne semblent pas antérieures au milieu du Ier siècle de notre ère et les plus tardives (dont un magnifique exemple de paroi en colombage) ont vraisemblablement été abandonnées, volontairement ou non, vers le milieu du IIIe siècle. L'absence, à quelques très rares exceptions près, de matériel archéologique sûrement daté de la seconde moitié du IIIe et du IVe siècle sur tous les chantiers ouverts à Massongex depuis 1985, semble indiquer que l'agglomération antique fut abandonnée vers le milieu du IIIe siècle de notre ère, ce qui ne signifie pas que l'on n'y traversait plus le Rhône.
Sous la rue, des sondages et tranchées profonds ont révélé la présence de céramique de La Tène finale («campanienne» et indigène), témoin d'une occupation plus ancienne du site.

Documentation: ORA VS, Martigny.
Mobilier archéologique: abondant, déposé à l'ORA VS, Martigny: céramique, objets divers en métal (monnaies, fibules, etc.), etc.
Matériel anthropologique: 1 tombe d'un enfant du Haut Moyen Âge, avec grande plaque-boucle; 1 autre tombe perturbée.
Faune: non déterminée.
Datation: archéologique. Milieu Ier siècle av. J.-C.; milieu Ier siècle-milieu IIIe siècle apr. J.-C.; VIIe siècle apr. J.-C. ORA VS, F. Wiblé.