CN 1301, 502050/117870. Altitude 397-400 m.
Date des fouilles: 11.01.-13.12.1996.
Références bibliographiques: Ch. Bonnet, Genava n.s., 42, 1994, 41-45; 44, 1996, 33s.; L. Blondel, La villa romaine de la Grange, Genève. IAS, n.s., 24, 1922, 72-88; M. A. Haldimann/G. Zoller/D. Burnand, ASSPA, 79, 1996, 254; D. Paunier, La céramique gallo-romaine de Genève, Mémoires et documents publiés par la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève 9. Genève 1981.

Fouille de sauvetage programmée (suite des investigations). Surface de la fouille env. 5000 m².
Habitat.

Les travaux ont porté cette année sur la reconnaissance des différentes phases maçonnées de la pars urbana (fig. 18), ainsi que sur le dégagement ponctuel des occupations précédant l'établissement du domaine gallo-romain. Le secteur occupé par la résidence est habité dès le 2ᵉ s. av. J.-C. Le fossé celtique dégagé en 1995 (fig. 19) n'a pu encore être exploré plus en détail, son tracé passant sous le bâtiment romain; en revanche, un second fossé, plus étroit, est apparu en aval de la façade septentrionale de la villa. D'une orientation nord-sud exactement parallèle au précédent, il présente un profil en V aplati avec un redan sur son flanc occidental. Le mobilier recueilli permet de dater son comblement entre la 2ᵉ moitié du 2ᵉ s. et la 1ᵉʳᵉ moitié du 1ᵉʳ s. av. J.-C. Une importante couche d'occupation remontant à l'époque augustéenne a pu être mise en évidence sous la majeure partie des fondations de la résidence, soit sur près de 3000 m². En l'état actuel de la fouille, l'épaisseur de cette couche occulte les édifices et les structures de cette époque, à l'exception de ceux étudiés en 1995. La mise en place du premier bâtiment maçonné est datable de la 1ᵉʳᵉ moitié du 1ᵉʳ siècle de notre ère. De plan rectangulaire (30 × 40 m) axé nord-sud, cette construction occupe tout l'espace délimité par les fossés laténiens et conserve rigoureusement leur orientation. Il est doté d'un portique septentrional qui s'ouvre sur une porte axiale flanquée par 4 grandes salles ainsi que par deux cages d'escalier permettant d'accéder à un étage. L'existence du péristyle dans le plan initial n'est pas vérifiée, ce secteur n'étant pas encore fouillé. La qualité de son décor est attestée par de nombreux fragments d'enduits peints. La résidence est considérablement agrandie vers la fin du 1ᵉʳ ou le début du 2ᵉ s. de notre ère. Le corps de bâtiment initial paraît alors flanqué au sud comme à l'est et à l'ouest par une série de pièces, le volume initial étant lui-même remanié afin de ménager une halle centrale vis-à-vis de l'entrée axiale s'ouvrant vers le lac. Des fragments de mosaïque recueillis dans l'abandon de cette phase témoignent de la qualité de l'ornementation des locaux. Une troisième restructuration verra, entre le 3ᵉ et le 4ᵉ s., l'adjonction d'une aile flanquant la façade occidentale de la résidence. Cet agrandissement est couronné par la reconstruction de l'ancien portique frontal, désormais lié à une nouvelle branche de portique courant le long de la façade est de l'aile. La disparition de tous les sols de cette époque rend la datation de cette phase malaisée. Le matériel numismatique recueilli dans les remblais d'abandon date en majorité de la 2ᵉ moitié du 4ᵉ s. Les céramiques les plus récentes de ces niveaux sont caractéristiques du 5ᵉ et du 6ᵉ s. Sans pour autant constituer des arguments indiscutables au vu de l'arasement des vestiges, ces données chronologiques suggèrent un abandon de la pars urbana qui ne serait pas antérieur au 6ᵉ s. de notre ère.

Matériel anthropologique: 2 fœtus.
Faune: abondante.
Prélèvements: anthropologique (fœtus).
Datation: archéologique.
SCA, M. A. Haldimann et G. Zoller.