CN1301, 502 050 / 117 870. Altitude 397-400 m.
Date des fouilles: 19.4.-23.12.1995.
Références bibliographiques: ASSPA 77, 1994, 197; Ch. Bonnet, Genava, n.s. 42, 1994, 41-45; L. Blondel, IAS, n.s. 24, 1922, 72-88; D. Paunier, La céramique gallo-romaine de Genève, Mémoires et documents publiés par la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève IX. Genève 1981.
Fouille de sauvetage programmée (suite des investigations). Surface de la fouille env. 5000 m².
Villa.

L'exploration en 1991 et 1993 de l'angle nord-ouest de la pars rustica du vaste domaine gallo-romain du Parc de La Grange avait permis de mesurer l'ampleur de cet établissement, découvert en 1883, et de mettre en évidence plusieurs bâtiments du haut Moyen Âge. L'aménagement d'une nouvelle roseraie nécessite depuis le printemps 1995 la fouille de son aire résidentielle (pars urbana), déjà partiellement dégagée entre 1918 et 1920. Les travaux en cours ont révélé la présence sous-jacente d'un établissement de la fin du 2ᵉ s. ou de la 1ère moitié du 1ᵉʳ s. av. J.-C.; cette découverte permet, pour la première fois en Suisse, d'observer l'évolution d'un domaine entre l'époque gauloise et la période gallo-romaine.
Établie sur une terrasse dominant la berge du Léman, les édifices successifs ont été protégés des sources voisines par un réseau de drains d'une densité hors du commun; le début de la mise en place de ce réseau remonte au 2ᵉ s. av. J.-C. L'habitat celtique contemporain est établi au voisinage d'un fossé dont les bords sont renforcés de planches calées par des pieux. Seuls quelques négatifs de piquets témoignent de la présence d'édifices; leur démolition a livré de nombreux fragments de torchis calciné. Un abondant mobilier céramique, deux fibules et un bracelet de verre datent cette occupation entre la moitié du 2ᵉ s. et la 1ᵉʳ moitié du 1ᵉʳ s. av. J.-C.
Une habitation au sol en gravier et aux parois fondées sur sablière basse est établie vraisemblablement vers le milieu du 1ᵉʳ s. av. J.-C. Abandonnée dans le courant des deux décennies du 1ᵉʳ s. av. J.-C., elle est remplacée par plusieurs bâtiments de grande dimension dont les sablières reposent sur des dalles de fondation. Vers le milieu du 1ᵉʳ s. ap. J.-C., un bâtiment comportant des solins maçonnés est édifié. Il sera démoli au début du 2ᵉ s. pour permettre la construction de la pars urbana du domaine; l'ensemble des édifices formait alors un vaste rectangle clôturé de 400 m de longueur par au moins 200 m de largeur, implanté sur un terrain en pente douce aboutissant au rivage. Axé sur un péristyle encadré par deux ailes, le plan de la résidence est partiellement connu depuis 1920. Maintes fois transformé jusqu'au 4ᵉ s. de notre ère au moins, ce bâtiment est aujourd'hui en cours d'étude; son dégagement complet et l'analyse de ses abords se poursuivront jusqu'au printemps 1997.

Faune: abondante.
Prélèvements: C14, palynologie et sédimentologie (LRD).
Datation: archéologique (céramique, monnaies, fibules). LTD1 et époque romaine.
SAC GE, M.-A. Haldimann, G. Zoller et D. Burnand.