CN 1184, 563 260/191 820. Altitude 440 m. Date des fouilles: juin-septembre 2011. Références bibliographiques: CAF 12, 2010, 172 s. (avec références antérieures); AAS 92, 2009, 313; 93, 2010, 256; 94, 2011, 258. Fouille-école. Surface de la fouille env. 100 m². Habitat-établissement.

La fouille de 2011, en bordure occidentale des secteurs ouverts entre 2007 et 2010, a permis de préciser les étapes de l'occupation et d'améliorer les connaissances sur la topographie du site, de la Protohistoire au Moyen-Âge. Les vestiges les plus anciens, retrouvés 4 m sous l'humus (profondeur limite de nos explorations), sont une série de bois couchés, déposés dans un ancien lit du cours d'eau traversant le site. L'analyse dendrochronologique (réf. LRD09/C6295), complétée par une datation C14 (réf. Ua-39260, 3329 ± 31 BP), a permis de situer au Bronze moyen l'un de ces troncs non travaillés, une datation qui s'accorde avec des fragments de céramique mis au jour à proximité immédiate. Pour l'époque romaine, les premières traces d'utilisation sont matérialisées par un dépotoir rassemblant des tessons de céramique et une meule, situé également dans un ancien bras du cours d'eau. Ce petit chenal se raccorde au grand vallon mis au jour, sur trois tronçons, immédiatement à l'est entre 2008 et 2010 et qui avait livré des éléments de canalisation en sapin. Le comblement médian de ce chenal et du grand vallon adjacent livre du mobilier correspondant à la phase de la fin du 1er s. de notre ère. Cette occupation est scellée par une épaisse couche de limon argileux dont le sommet correspond au niveau de circulation des 2e-3e s. dans les jardins. Comme lors des campagnes précédentes, aucun aménagement de sol particulier n'a été mis en évidence. Une structure excavée (rigole ou fossé), déjà repérée plus en amont en 2007 et 2009 pourrait appartenir à une phase avancée de l'occupation du Haut Empire. Comblée de matériaux de démolition et d'un mobilier abondant, la structure a livré notamment un fragment de bas-relief figurant un personnage haut d'une vingtaine de centimètres et habillé d'un cucullus (manteau à capuchon gallo-romain). Au niveau du sol de la cour apparaissent de nombreux aménagements remontant à l'Antiquité tardive. Une structure de combustion dont l'aire de chauffe est constituée d'éléments de placage en récupération s'étend au nord de la zone fouillée; partiellement recoupée en 2009, elle présentait une élévation en matériaux légers, signalée par les nombreux éléments de torchis surcuits retrouvés à sa périphérie. Plusieurs trous de poteau comportant pour la majorité un calage en matériaux récupérés (moellons brûlés issus des édifices incendiés, tuiles, éléments de placage) se répartissent sur toute la surface fouillée, à l'exception d'une zone centrale bordant la rigole ou fossé évoqué plus haut. La densité des structures montre l'importance de l'occupation de l'Antiquité tardive dans les jardins, bien plus étendue que ce que laissaient supposer les recherches antérieures. Un autre résultat important est la mise en évidence d'une occupation postérieure à l'Antiquité, matérialisée par une série de trous de poteau imposants, sans calage, postérieurs aux trous de poteau romains tardifs. Ces structures dessinent un ou plusieurs bâtiments à une nef, qui débordent de l'emprise occidentale de la fouille. Deux tessons de céramique datés provisoirement des 10e-12e s. de notre ère semblent associés à ces vestiges. Ces éléments suggèrent un déplacement de l'occupation après l'Antiquité vers le sud-ouest; rappelons que c'est précisément à l'extrémité sud-ouest de la parcelle qu'ont été mis au jour les vestiges d'un bâtiment médiéval, partiellement exploré en 1993 (voir AF, ChA 1993 [1994], 70-72).

Prélèvements: sédiments; charbons.
Datation: dendrochronologique; C14; archéologique.
SAEF, H. Vigneau et J. Monnier.