CN 1184, 563 260/191 820. Altitude 440 m.
Date des fouilles: juin-septembre 2013
Références bibliographiques: CAF 12, 2010, 172-173, avec références antérieures; 13, 2011, 249; 14, 2012, 179-180; 15, 2013, 155; AAS 92, 2009, 313, avec références antérieures; 96, 2013, 214-215, avec références antérieures.
Fouille programmée. Surface de la fouille 120 m².
Habitat.

Afin de déterminer l'extension des jardins devant la zone d'habitation et de localiser le cours antique du ruisseau du Laret qui traverse le site, deux secteurs de 50 m² et un transect de 27 m ont été ouverts. Les jardins antiques couvrent une surface d'environ 2300 m², délimitée par les édifices antiques au nord et à l'est. De ce vaste espace, ce sont ainsi plus de 900 m² qui auront été exploités entre les fouilles de sauvetage (1999) et la fouille programmée (2006-2013). Du point de vue topographique, l'espace à l'ouest des jardins apparaît comme une zone humide traversée par de nombreux chenaux successifs qui marquent les divagations du Laret depuis la Protohistoire. Aucun niveau de circulation n'est conservé dans cette portion du site.
Les premières traces d'occupation sont matérialisées, en rive gauche du ruisseau, par une concentration de céramique protohistorique qui s'ajoute aux témoins préromains mis en évidence dans l'emprise de la villa. Pour l'époque romaine, le tronçon amont d'un chenal sinueux, déjà repéré lors des campagnes précédentes, recelait de la céramique et des éléments fauniques, attribuables au 1er siècle de notre ère. Une fois comblé, le chenal sera recoupé par un fossé rectiligne d'orientation NE-SW, marquant une limite entre les cours centrale et méridionale; la datation exacte de ce fossé reste ouverte, mais il est certain qu'il n'était plus visible aux 2°-3° siècle. Le sol de marche dans les jardins ne se signale par aucun aménagement particulier, son interface étant seulement matérialisée par l'épandage des matériaux de construction des bâtiments à l'époque romaine tardive. Des trous de poteau épars s'ajoutent aux vestiges de bâtiments légers qui s'élevaient dans les jardins dès le IVe siècle. Les jardins sont bordés à l'ouest par un épandage rectiligne de boulets et de tegulae, large de 1,5 m (assainissement? aménagement de rive?). Il a livré un antoninien qui place son installation au 4ᵉ siècle. Plus à l'ouest, un chenal large d'environ 1,5 m et profond de 0,5 m semble matérialiser l'un des cours du ruisseau à l'époque romaine. Un second chenal (?), large de 6 m, légèrement plus profond que le précédent, était comblé de gravats antiques qui recelaient des antoniniens et aes III. La nature de cet aménagement est difficile à préciser: aménagement du lit du ruisseau ou remblaiement pour détourner le cours d'eau? Des semis de démolition antiques dispersés en rive droite du ruisseau permettent de supposer la présence d'édifices maçonnés, jusque-là inconnus, dans la partie ouest du site.
Pour le Moyen-Âge, les constructions sur poteaux déjà connues, qui ont livré deux datations C14 au 13° / 14° siècle, s'avèrent bordées par un chenal planté d'arbres, dont les souches présentent des traces de taille sur la racine principale. Peut-être les arbres ont-ils été intégrés à une levée de terre renforcée par des piquets obliques? Des datations C14 situent ces aménagements entre la fin du 13° et le début du 15° siècle (piquets: réf. Ua-47133 597 ± 35 BP, Ua-47134: 592 ± 30 BP; souches: réf. Ua-47135 dans la base a livré à sa base plusieurs monnaies, dont une monnaie de la baronnie de Vaud (fin 13ᶜ-milieu 14° s.).
Des chenaux tourbeux postérieurs à l'Antiquité occupent tout l'espace à l'ouest; l'un d'eux a livré des éléments de chaussures en cuir datables du 13ᵉ siècle (étude M. Volken, Gentle Crafts, Lausanne). Prélèvements: sédiments; charbons.

Station: archéologique; C14.
Triangle A E F, H. Vigneau et J. Monnier