CN 1301, 505 825/121 917. Altitude 431.00-434.15 m.
Date des fouilles: 3.5.-17.12.2010.
Références bibliographiques: J. Terrier/M. Joguin Regelin, Rouelbeau: un château en bois édifié en 1318 au sommet d'un tertre artificiel/Rouelbeau: eine 1318 erbaute Holzburg auf einem künstlich aufgeschütteten Erdhügel. as. 32, 2009, 2, 54-63; J. Terrier/M. Joguin Regelin, Le château de Rouelbeau - une bâtie en bois édifiée au bas Moyen Âge dans les environs de Genève. Revue de l'Association suisse des châteaux forts 2009, 4, 113-134.
Fouille programmée (restauration du château). Surface de la fouille env. 180 m². Surface des dégagements env. 880 m². Château fort.

En 2009, après avoir mis au jour le corps de logis contemporain du château maçonné, les traces d'un bâtiment en bois sont apparues, composées de poteaux aux quatre angles et de sablières basses assurant la fondation. Il s'agit d'une des tours défensives du château en bois. Cette tour fait près de 6.5 m de côté et contrairement à ce que l'on pouvait attendre, elle n'est pas solidaire de la palissade; elle dédouble donc le système défensif en étant en retrait de 50 cm de cette dernière.
Le côté est de la palissade a été découvert assez fortuitement en nettoyant soigneusement les bords des fosses creusées au début du 20ᵉ s. où sont apparues les empreintes de trous de poteaux. La fouille a permis de retrouver également des traces dans le fond des fosses. L'angle et la palissade est étant mis au jour, il devient alors évident que les courtines et les tours maçonnées englobaient complètement le bâtiment en bois. Cette observation permet d'affirmer que le château en bois est encore en fonction lorsque la construction du château maçonné débute, état nécessaire puisque ce château ayant une vocation militaire ne pouvait en aucun cas affaiblir sa position stratégique.
En 2010, une nouvelle partie de la plate-forme a été ouverte. Cette surface correspond à celle qui a été fouillée entre 2001 et 2006 et fait près de 180 m². Dans un premier temps, les remblais modernes ont été dégagés au moyen d'une pelle mécanique pour atteindre les premiers niveaux archéologiques. Une couche de déchets de molasse est assez vite apparue sur une grande partie de la surface. Cet horizon de couleur gris-rose a été reconnu sur près de la totalité de la zone fouillée depuis 2001. Elle résulte très probablement des ateliers de tailleurs de pierres dont les déchets résultant de leur activité étaient épandus sur le sol argileux, afin de l'assainir. A nouveau, les traces des roues des chars qui amenaient les matériaux de construction sur la plate-forme, ont été observées. Ces traces ont été suivies sur plusieurs niveaux, tant argileux que composés des déchets de molasse. Des trous de poteaux appartenant à la suite de la palissade ouest apparaissent déjà sous le niveau d'argile ocre.
Nous avons eu la surprise de mettre au jour un petit muret, peu fondé, dont les boulets sont liés avec un mortier assez friable. Cette construction est probablement une annexe au bâtiment constitué d'un mur épais découvert plus à l'est et dont les fondations sont plutôt massives. Ce mur peut faire penser à une tour contemporaine du château maçonné.
À quelques mètres du mur, parallèle à ce dernier, une poutre en bois a été découverte reposant sur des pierres plates lui garantissant une certaine stabilité. Il s'agit probablement d'une structure semblable à celle mise au jour devant le corps de logis et qui servait de base pour les piliers d'une galerie.
Le but de l'extension des fouilles sur cette partie de la plate-forme est d'essayer de dégager la domus plana décrite dans l'enquête delphinale de 1339. En fouillant les couches d'argile ocre qui ont été épandues lors de la construction du château maçonné, un angle a été découvert dans la pente au pied de laquelle la domus plana devrait être installée. La fouille sera poursuivie dans ce but en 2011.

Mobilier archéologique: Carreaux d'arbalète, carreau de baliste, céramique, monnaies, clous.
Datation: archéologique. 14e s.
SCA GE, M. Joguin Regelin.