CN 1325 env. 571545/105020. Altitude env. 476.50 m.
Date des fouilles: 24.5-19.11.1993.
Site nouveau.
Références bibliographiques: AS 16, 1993, 4, 162s.
Fouille de sauvetage programmée (construction d'un immeuble). Surface de la fouille env. 500 m².

Alors que des sondages préliminaires pratiqués à proximité immédiate en 1991 n'avaient montré rien de particulier, les travaux de terrassement pour un nouvel immeuble ont révélé la présence d'un mithraeum, sanctuaire du dieu d'origine iranienne Mithra, en périphérie de l'agglomération antique. Ce monument ne sera pas détruit mais mis en valeur et accessible dans le sous-sol de l'immeuble.
Il s'agit d'un long bâtiment bipartite, d'env. 23 x 9 m, dont le saint des saints, appelé spelaeum ou crypta était partiellement enterré. Il est précédé d'une vaste antichambre presque carrée à laquelle on accédait latéralement et dans un angle de laquelle était aménagée une salle de dimensions modestes, peut-être un vestiaire (apparitorium). Au vu du matériel et des installations mis au jour, il est possible que l'on ai préparé des repas dans ce «hall» d'entrée. Comme dans presque tous les mithraea, le spelaeum est composé d'une nef centrale large ici d'env. 3.70 m, bordée par des podia (ou banquettes), profonds d'env. 2.1-2.3 m et surélevés de 50 cm env., sur lesquels les dévots s'allongeaient. Au fond de cette salle, du côté nord-ouest, se trouve un podium, précédé de quelques marches, qui supportait vraisemblablement la représentation figurée du tauroctone, abritée dans un dernier temps par un arc. Devant ce podium devait se trouver les trois autels inscrits que l'on a retrouvés, déplacés et partiellement mutilés, dans la couche de démolition qui recouvrait la travée centrale. L'un de ces autels est dédié au dieu soleil invincible Mithra par un magistrat du Valais, les deux autres sont consacrés l'un à Jupiter Optimus Maximus, l'autre à tous les dieux et toutes les déesses, par des gouverneurs de la province.
Le mithraeum situé à une centaine de mètres au nord du temple indigène «recouvert» par la Fondation Pierre-Gianadda, était lui aussi compris dans un téménos ou enclos sacré: on en a repéré les limites nord-est, sud-est et sud-ouest à env. 6 m du bâtiment, matérialisées par des pierres de chant qui calaient les planches d'une palissade.
Les fouilles (pas encore achevées) de ce sanctuaire ont permis la découverte d'une multitude d'objets dont plus de 1500 monnaies (surtout de la seconde moitié du IVe s.) de nombreux quartz bruts (cristal de roche), des tessons, etc. ainsi que de très nombreux fragments d'enduits peints et quelques bronzes figurés.

Prélèvements: micromorphologie.
Datation: archéologique.
ORA VS, F. Wiblé.