CN 1185, 583900/193700. Altitude 545 m.
Date des fouilles: avril-novembre 1996.
Références bibliographiques: AF, ChA 1983 (1985), 34s.; 1994 (1995), 17s.; ASSPA 78, 1995, 213
Fouille de sauvetage programmée (canalisations et aménagement d'un cimetière). Surface de la fouille env. 800 m².
Villa. Cimetière. Bâtiment.

A la faveur de projets de construction, deux secteurs de la «pars urbana» de l'établissement gallo-romain de Cyrusmatte ont été explorés. Les recherches se situaient à la périphérie de l'église St-Jacques, en bordure de la terrasse dominant le confluent de la Sarine et de la Singine.
Modelé par l'occupation romaine, le site présente d'importants aménagements datant du 2^e s. ap. J.-C. Une vaste terrasse artificielle soutenue par un mur à contreforts a permis de prolonger de plus de 10 m l'aire située au nord du corps d'habitation de l'établissement. L'énorme volume de remblai utilisé à cet effet ainsi que les fragments de peintures murales qui leur étaient associés témoignent de l'importance du programme de construction qui a affecté la «pars urbana» à cette époque.
Dans la zone située à l'est de l'église, les recherches limitées au tracé de canalisations ont révélé un tronçon du mur d'enceinte de la villa ainsi que deux solides constructions maçonnées. La surface trop exiguë des tranchées de fouille n'a malheureusement pas permis de déterminer la fonction de ces bâtiments.
A l'établissement gallo-romain succéda une vaste nécropole dont 170 sépultures ont été fouillées à ce jour. Fréquenté du Haut Moyen Age au Moyen Age, ce cimetière a livré un important mobilier: plaques-boucles ajourées au motif de l'hippogriffe, boucles de ceinture et de chaussures, rouelle, bague, fibules en bronze, collier de perles en verre, éléments en os décoré, etc. Dispersées à l'origine, les tombes ont par la suite été disposées en rangées parallèles. Une grande construction maçonnée rectangulaire (17 × 9.50 m), dont la fonction reste à déterminer, a été implantée dans le cimetière. Aux abords du bâtiment ont été dégagés trois puits juxtaposés construits selon des techniques différentes: branches tressées, couronne de galets et cuvelage de planches. Peu profonds, ces puits permettaient d'exploiter les eaux d'un aquifère superficiel qui rendait toute la zone particulièrement humide.

Matériel anthropologique: env. 170 squelettes.
Faune: abondante.
Prélèvements: squelettes (anthropologie), bois, charbon (détermination des essences, C14 et dendrochronologie), eau (analyses chimiques).
Datation: archéologique.
SAFR, P.A. Vauthey et Y. Schneuwly.