CN 1185, 2577024/1190767. Altitude 661 m.
Date des fouilles: juin-août 2015.
Fouille (construction d'une canalisation). Surface de la fouille 500 m².
Habitat. Nécropole.

La pose d'une conduite d'eau menaçait une portion de la pars urbana de la villa de Courtepin, établie sur le versant nord-ouest d'une colline. Masqué par la forêt jusque dans les années 1930, le site n'a été découvert que dans les années 1980 à la faveur des travaux agricoles. Les vestiges documentés apparaissent sur une longueur d'au moins 50 m et sur une largeur minimale de 15 m, qui correspond à l'emprise de la tranchée. Sur cette dernière, une bande de 5 m, réservée au dépôt des terres, n'a été documentée qu'en surface.
Deux corps de bâtiment ont été mis au jour (fig. 18). Au sud-ouest, le premier ensemble comprend une pièce munie d'un hypocauste et un local de fonction indéterminée séparé de celle-ci par un espace de 4 m (aménagement de porte?). En l'absence de fouille étendue et vu l'arasement des vestiges, le plan de la construction reste très incomplet; il n'est pas possible de vérifier la présence éventuelle de locaux adjacents, ni de localiser avec certitude le local de chauffe de l'hypocauste. Un espace apparemment ouvert d'une quinzaine de mètres borde cet ensemble au nord-est.
Un second corps bâti, lié au premier par un mur partiellement hors emprise de la fouille, se développe sur environ 15 m de longueur. Constitué d'au moins cinq locaux très arasés, il présente au sud-ouest une partie excavée qui s'articule en deux états. Dans un premier temps, un local quadrangulaire de 5 m de côté présente à son angle sud-ouest le négatif d'une rampe ou d'une cage d'escalier, taillée dans la molasse. Par la suite, la rampe est démantelée et remblayée avec des gravats contenant des peintures murales alors que la cave, agrandie vers le nord-est et le nord-ouest, compte désormais deux locaux mesurant respectivement 1,4 × 5,6 m et 4,4 × 5,6 m. Le mur mitoyen présente à son extrémité nord-occidentale les traces d'un seuil en bois carbonisé, alors que l'accès à la cave a pu se faire depuis le nord-ouest et/ou depuis le nord-est. Le sol de la cave, taillé dans la molasse, présente plusieurs structures, dont des petites fosses matérialisant le logement pour des éléments mobiliers en bois.
À environ 1,4 m de la façade nord-est de ce deuxième corps de bâtiment, un mur semble marquer la limite de la zone bâtie. En contrebas de cette limite n'apparaissent que des éléments de démolition étalés dans la pente, recouvrant partiellement une zone de gâchage de mortier.
Dans les édifices romains démantelés, une nécropole en rangées s'installe au début du 7ᶜ siècle (fig. 18,C). Une trentaine de sépultures, orientées ouest-est, ont été fouillées, alors que d'autres se trouvent hors emprise. L'architecture de 27 tombes a été déterminée: dans la majorité des cas, les inhumations présentent des pierres de calage (de trois à plus de 20), qui devaient maintenir des planches en bois non clouées. S'y ajoutent une tombe à coffrage en dalles et une autre présentant des murets en pierres sèches très soignés. L'état de conservation du matériel osseux est très inégal. Huit tombes ont livré du mobilier, principalement des garnitures de ceinture en fer et en bronze, mais également un couteau, une bague et quelques petits éléments métalliques indéterminés. La majorité des garnitures de ceinture sont damasquinées et présentent des restes de textile et de cuir. Les analyses anthropologiques permettront d'en savoir plus sur la population inhumée dans cette riche nécropole. Une dizaine de dents ont été prélevées en prévision d'une éventuelle étude d'ADN.

Matériel anthropologique: 27 squelettes.
Prélèvements: sédiments, charbon, dents
Datation: archéologique. 1ᵉʳ-3ᵉ s.; premier quart du 7ᵉ s.
SAEF, J. Monnier, F. McCullough et F. Saby.