CN 1301, 2500329 / 1117 431. Altitude 400 m.
Date des fouilles : 11.1.-29.10.2021.
Date de la découverte : septembre 2020
Référence bibliographique : Blondel, L. (1940) Praetorium, palais burgonde et château comtal. Genava 18, 69-87; Blondel, L. (1941) De la citadelle gauloise au forum romain. Genava 19, 98-118; Bonnet, C. (1996) Chronique des découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 1994 et 1995. Genava n.s. 44, 30-32; Andre I. / Ruffieux P. (2021) 4. Genève, centre-ville, rue de l'Hôtel-de-Ville 3. Archéologie genevoise 2019-2020, Patrimoine et architecture, série archéologie 5, 91-92.
Analyse du bâti, fouille de sauvetage non programmée (rénovation et transformation de l'immeuble).
Surface de la fouille env. 200 m².
Habitat. Fosses. Chaussée.

Dans le cadre du chantier de rénovation de la Maison Micheli, en vieille ville de Genève, l'intervention du Service cantonal d'archéologie débutée au mois de septembre 2020, s'est poursuivie jusqu'à fin octobre 2021.
L'analyse du bâti réalisée dans les caves nous renseigne sur l'évolution du parcellaire depuis l'époque médiévale ainsi que sur l'organisation interne des bâtiments : les niveaux de plancher ou des sols en galets, les accès aux caves depuis la rue, par des trappes, escaliers et portes, etc.
La construction des sous-sols à l'époque médiévale et leur extension à l'époque moderne ont largement oblitéré les niveaux archéologiques antérieurs, pour pénétrer le substrat naturel morainique. Dans la cave occidentale subsistait le comblement de deux larges et profondes fosses creusées dans la moraine. Ce comblement était constitué d'une accumulation de couches plus ou moins fines de sédiments à forte teneur organique, contenant un mobilier abondant, en particulier des tessons de céramique majoritairement de la fin de l'Antiquité, un important lot de monnaies du 4ᵉ s. ap. J.-C. ainsi que des restes de faune et des fragments de mortier. Ces fosses sont vraisemblablement les vestiges d'une exploitation de sables et graviers destinés à la préparation de mortier pour les chantiers de construction alentour.
Dans l'arcade voisine à l'ouest, dépourvue de cave, les aménagements intérieurs des 18ᵉ et 19e s. comprennent un couloir desservant deux pièces dans la moitié sud et une grande pièce à sol en galets au nord, grange ou entrepôt, dotée d'un escalier en colimaçon dont subsiste la base maçonnée. Cet escalier a été construit dans l'angle nord-est de la pièce, après condamnation d'une porte à jambage en molasse et arc brisé, de style gothique.
La fouille en profondeur de la moitié sud de cette arcade a mis en évidence une chaussée antique constituée de petits galets et de fragments de tuiles, extrêmement tassée et marquée localement par des ornières (fig. 39). L'étude de cet aménagement devrait permettre de définir plus précisément sa nature et sa datation. Compte tenu de sa situation et de son orientation, on peut penser au decumanus, la voie est-ouest de la ville romaine, que C. Bonnet proposait de faire passer précisément sur cet axe, qui n'est autre que celui de la Grand-Rue.
De l'autre côté de l'immeuble, au rez-de-chaussée de la rue du Soleil-Levant, un bâtiment du Haut-Empire incendié est révélé par l'accumulation de matériaux caractéristiques, notamment des fragments d'enduits peints, de parois en torchis et une céramique abondante. Un four de boulangerie a ensuite été aménagé sur les déblais de cet incendie ; il précède un nouveau bâtiment aux parois décorées. Les niveaux du Haut-Empire sont scellés par un remblai argileux dont la surface a été stabilisée par une multitude de piquets de bois, qui témoignent peut-être d'une aire de travail en plein air, réoccupée par une construction maçonnée, dont ne subsistent que les tranchées de fondation.
Le mobilier céramique date du Bas-Empire et l'orientation de cet édifice correspond exactement au parcellaire antique mis au jour par L. Blondel dans la rue du Soleil-Levant, au cours des années 1930. La dernière phase de construction préservée est apparue sous la forme de trous de poteaux massifs dont certains présentent un contour quasi quadrangulaire. Ils témoignent d'un changement profond dans la technique de construction, avec une architecture presque exclusivement en bois des débuts du Haut Moyen-Âge.

Mobilier archéologique : céramique, objets métalliques, objets en os, verre, monnaies, enduits peints.
Faune : non déterminée.
Prélèvements : bois, charbons, sédiments.
Datation : archéologique. La Tène finale; Époque romaine, Haut-Empire, Bas-Empire; Moyen Âge; Époque moderne.
SCA GE, P. Ruffieux et I. André.