CN 1185, 578 720/183 965. Altitude 603 m.
Date des fouilles: octobre 2005.
Références bibliographiques: H. Schoepfer, Fribourg, arts et monuments, 39s. Fribourg 1981; ASSPA 88, 2005, 380; CAF 7, 2005.
Fouille de sauvetage non programmée (travaux de transformation). Surface de la fouille env. 15 m².
Habitat.

Rendus indispensables par des modifications du projet de transformation, les compléments de fouilles ont permis de mieux saisir la chronologie de l'abandon et de la reconstruction de ce rang dont cinq maisons ont été mises en évidence précédemment sur une parcelle qui n'en compte aujourd'hui plus qu'une avec ses annexes.
Ainsi, il apparaît avec clarté que les trois maisons situées en amont ont été abandonnées entre la 2ᵉ moitié du 14ᵉ s. et le 15ᵉ s., ce qui constitue l'une des rares manifestations matérielles évidentes de réduction du domaine bâti en ville de Fribourg, dont les causes restent à établir. Abandon de certaines parcelles moins bien exposées au profit d'autres créées dans le quartier des Places incorporé à la ville dès 1392, ou illustration du recul démographique causé par la peste qui a affecté l'Europe occidentale dès les années 1340, les investigations de la ruelle des Maçons ne permettent pas de trancher sans une étude des sources écrites de l'époque.
Si les trois maisons amont ont été abandonnées intentionnellement, les deux situées en aval ont subi un incendie probablement au début du 16ᵉ s. après une réfection. Vers 1507, seule la maison avale sera en grande partie reconstruite sur ses bases antérieures, simultanément à sa voisine en contrebas (ruelle des Maçons n° 6) qui arbore dès lors la même façade que le n° 8, alors que la construction amont est définitivement abattue et son sous-sol comblé.
A noter que les deux grands panoramas de Fribourg réalisés en 1582 (Grégoire Sickinger) et 1606 (Martin Martini) divergent quant au nombre de maisons, le n° 8 aurait disparu entre 1582 et 1606, alors que dans la réalité le nombre de maisons contiguës est bien resté le même dans la partie avale de la ruelle depuis le début du 16ᵉ s. Le panorama gravé de Martini s'avère donc moins précis que celui de Sickinger, alors que les maladresses du dessin de ce dernier donnaient l'impression du contraire, mais gardons-nous de toute généralité.
Relevons encore que les fouilles réalisées en 2005 apportent un intéressant complément à la série de catelles du 14ᵉ s. qui avait déjà été exhumée dans le n° 8 lors des fouilles de 2004.

Datation: archéologique; dendrochronologique (LRD05/R5605).
SAEF, G. Bourgarel.