CN 1185, 570 700/193 000. Altitude 472 m. Date des fouilles: août, octobre-novembre 2001. Références bibliographiques: Ph. Bridel, ASSPA 74, 1991, 210-213; P. Blanc/J. Morel, BPA 38, 1996, 101s.; P. Blanc, BPA 43, 2001 à paraître. Fouille de sauvetage programmée (travaux d'améliorations foncières intra muros). Surface de la fouille: env. 200 m². Voirie. Nécropole. Artisanat. Habitat.
Anticipant la réalisation, prévue dès l'automne 2002, d'un important programme d'améliorations foncières intra muros (implantation de 650 m env. de canalisations de drainage et création de plusieurs chemins agricoles bétonnés ou goudronnés), une campagne de sondages préliminaires a été entreprise dans une région encore peu explorée du site qui s'étend des quartiers est de la ville romaine au mur d'enceinte. La première étape de ces investigations a consisté en l'ouverture d'une vingtaine de tranchées sur le tracé de l'une des canalisations et de deux chemins bétonnés prévus dans ce secteur. Les divers témoins archéologiques de l'occupation de ce secteur ont pour la plupart été mis en évidence au sommet des coteaux dominant le site à l'est, en bordure d'une vaste terrasse où quelques traces résiduelles d'aménagements datés entre le début du 2° s. et le milieu du 3° s. ap. J.-C. ont été observées en 1996 (fig. 15).
Les vestiges funéraires, d'artisanat et d'habitat mis au jour se développent de part et d'autre d'une chaussée large de 6 m aménagée au cours de la 2ème moitié du 1er s. ap. J.-C. Le report sur le plan archéologique des limites d'une trace rectiligne clairement distincte dans la végétation de la parcelle voisine confirme l'orientation est-ouest de cette voie dont on peut ainsi restituer le tracé sur près de 80 m en direction des quartiers d'habitat. Tout porte à croire qu'en amont du secteur fouillé, cette route se dirigeait en droite ligne vers la Porte de l'Est.
Dans le cadre de cette campagne d'investigations intra muros, la découverte la plus inattendue a sans doute été celle d'une cinquantaine de tombes à incinérations mises en évidence, à moins de 20 cm sous terre, au nord de la route mentionnée ci-dessus. En raison de l'étroitesse du champ d'investigation, l'étendue de cette nécropole n'est pas connue. Son extension vers le nord pourrait toutefois avoir été dictée par la présence d'un fossé d'orientation indéterminée, observé en coupe uniquement sous la forme d'une large dépression (8 m au moins) dont la profondeur n'excède pas 1 m.
Quelle que soit l'origine - naturelle ou anthropique - de ce fossé (des investigations supplémentaires tenteront de le préciser en 2002), son comblement est vraisemblablement intervenu au cours de la période d'utilisation de la nécropole voisine. En témoigne la nature du mobilier issu des strates successives de son remplissage (fragments d'os calcinés, tessons de céramique brûlée, verre fondu, clous, fibules), en tout point comparable à celui provenant de la trentaine de tombes déjà fouillées. Bien que trois fragments d'os non brûlés de pied humain aient été retrouvés à la base de ce fossé, aucune sépulture à inhumation n'est formellement attestée sur ce site.
Un premier survol de l'ensemble de ce matériel permet de faire remonter aux années 30/40 du 1er s. de notre ère l'implantation de cette nécropole qui constitue, de ce fait, le plus ancien site funéraire d'Aventicum connu à ce jour. Sa fréquentation ne semble par ailleurs guère s'être prolongée au-delà des années 70 ap. J.-C. Ne pouvant être, conformément à l'usage antique, à l'intérieur du territoire urbain, son abandon à l'époque flavienne n'est vraisemblablement pas sans relation avec l'édification des murailles de prestige dont la ville fut dotée sous le règne de Vespasien. La situation de cette nécropole pré-flavienne par rapport à cette enceinte suggère donc que des modifications sensibles ont été apportées, du moins dans cette région du site, aux limites du territoire d'Aventicum suite à son élévation au rang de colonie.
Aucune trace d'occupation postérieure à l'abandon de ce site funéraire n'est à signaler, à l'exception d'une grande fosse-dépotoir venue recouper, dans la 2ème moitié du 2° s., quelques-unes des sépultures mises au jour, et d'un chemin empierré aménagé à une date indéterminée (époque romaine, Moyen Age?) en limite nord de la nécropole.
Dans un tout autre domaine, la mise au jour d'un four de potier du début du 2° s. ap. J.-C., à une quarantaine de mètres au sud de l'axe de circulation décrit précédemment, constitue le second point fort de ces investigations. Associée à un puits, cette installation de forme quadrangulaire (env. 2.4 x 1.2 m) a été dégagée à moins d'un mètre d'un local sous appentis dont l'extension vers l'est n'est pas connue. La fouille partielle de cette annexe a livré une impressionnante quantité de céramiques communes à pâte grise et claire, à revêtement micacé ou argileux mat (cruches, jattes, bols), quelques ratés de cuisson et de nombreux débris de tuiles et d'argile surcuits ou vitrifiés probablement issus de la démolition du four voisin. La mise en évidence, sous des aménagements maçonnés plus tardifs dégagés à une vingtaine de mètres de là, d'une fosse-dépotoir contenant un mobilier identique et contemporain, permet de supposer qu'une ou plusieurs autres installations de ce type occupaient également ce secteur. Bien que l'ampleur de cette zone artisanale demande encore à être précisée, il s'agit du premier témoignage de la présence de telles activités sur le site au début de ce siècle.
De part et d'autre de la voie mentionnée précédemment, un puits et des constructions maçonnées de fonction indéterminée (habitation, bâtiment utilitaire?) attestent un nouveau développement de l'occupation de ce secteur vers le milieu du 2° s. ap. J.-C.
Interrompue durant les mois d'hiver, cette intervention reprendra au printemps 2002 dans le secteur nord de la nécropole, en parallèle à la fouille du four de potier et à une extension des recherches dans la zone artisanale.
Investigations et documentation: P. Blanc, A. Pantet. Matériel anthropologique: ossements brûlés, fragments de squelette. Prélèvements: ossements humains, incinérations (anthropologie et C14), sédiments (palynologie). Mobilier archéologique: déposé au MRA. Céramique, os, verre, bronze (fibules, monnaies), fer, plomb, terre cuite (structure artisanale), scories argileuses, enduits peints, éléments de placages en calcaire, fragments de paroi en terre, bois. Datation: archéologique. 1er s. - 3e s. ap. J.-C.; post romain? Fondation Pro Aventico, P. Blanc.
Avenches VD, A la Montagne
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Details of the chronicle
Municipality
Avenches
Canton
VD
Location
A la Montagne
Coordinates
E 2570700, N 1193000
Elevation
472 m
Site reference number
--
Cantonal intervention number
--
New site
--
Sampling
wood/charcoal, bones, botanical remains, geoarchaeological sediment sample
analyses
14C, pollen
Institution
--
Discovery date
--
Surface (m2)
200 m2
Start date
01 August 2001
End date
30 November 2001
Dating method
14C, archaeological
Author
--
Publication year
2002
Period
Roman Empire
Site type
settlement, funerary (cemetery), infrastructure (transit systems), craft/industrial
Type of intervention
excavation (rescue excavation)
Archaeological finds
ceramic, metal (jewelry), metal (coins/medals), metal (tool), metal (architectural element), organic material (woodwork)
bones
human skeletons, human bones (dispersed), burnt bones
Botanical material
pollen
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