CN 1325, 2571933 / 1105215. Altitude 473 m.
Dates des fouilles : 27.8.-16.11.2015
Références bibliographiques : Vallesia 69, 2014, 528-534 ; AAS 97, 2014, 236-237 ; 98, 2015, 214-216.
Fouille d'urgence programmée (immeuble avec garage souterrain). Surface du chantier 1650 m².
Habitat : Insula 9

Les fouilles de 2015 se sont déroulées sur une grande surface dans le secteur sud-est de l'insula 9. Après les investigations de 2013 et 2014, la plus grande partie de ce quartier est désormais connue malgré la présence d'un bras dévastateur de la Dranse qui a complètement oblitéré les vestiges sur une largeur de près de 25 m selon un axe sud-nord.
La forme carrée de l'insula 9 a ainsi été confirmée (71 m de côté, soit 240 pieds). Il est cependant à remarquer que le mur de façade sud-est possède une orientation légèrement divergente (rentrante) par rapport aux autres maçonneries.
La zone de fouille comporte trois secteurs distincts :
- Dans la partie nord-est, plusieurs pièces avec sols de terrazzo et riches peintures murales ont été mises au jour, dont certaines donnaient sur un long portique de façade. L'un de ces locaux, le plus grand, était entièrement ouvert sur la galerie qui, elle-même, était dotée d'un seuil de même dimension conduisant dans la partie jardin. Le revêtement des murs de cette pièce était soigneusement peint avec un décor de couleur rouge imitant le marbre et de couleur bleue pour la partie supérieure. On est sans doute en présence d'un triclinium. Le portique, d'une largeur de 3 m, était délimité par un mur stylobate dont il reste encore quelques dalles en place et un fragment de colonne effondrée. Ce corps de bâtiment appartient à une domus, occupant l'angle nord de l'insula. En tenant compte du portique au nord-ouest s'ouvrant sur la « rue Principale », cette maison présente un plan carré de 30 m de côté (100 pieds), soit une surface de 900 m².
- La zone médiane (30×30 m) constituait la partie jardin et se développait au sud de la domus jusqu'à un mur de délimitation qui traverse toute la largeur de la propriété. Ce dernier se raccordait sans doute à un mur perpendiculaire d'axe sud-est/nord-ouest, découvert sous la « rue d'Octodure » et qui fermait la partie extérieure. La zone du jardin est quasiment vierge de constructions. En surface du substrat, des fosses, fossés ou dépressions irrégulières apparaissent en creux dans les graviers. Ils témoignent peut-être de négatifs d'éléments végétaux (haies, arbustes, arbres).
- Au sud, le secteur à l'arrière de l'insula est de forme légèrement trapézoïdale en raison de l'orientation divergente du mur de façade (30×12/15 m). Il est occupé par un seul vaste local (10×12.50 m), doté d'un couloir de 2.50 m de largeur dans la partie sud-ouest. Ses dimensions lui confèrent une fonction économique, sans doute un entrepôt.
Le secteur de la domus fouillé en 2015 comporte de nombreuses réfections et transformations qui témoignent d'une certaine durée de vie des aménagements (seuils bouchés, ouverture de portes, réfection de sols). L'édifice, construit sans doute vers la fin du 1er siècle apr. J.C. (en attente de l'analyse du mobilier), va perdurer jusque dans le 4ᶜ siècle. Des tombes dallées ont ensuite été implantées le long des murs ruinés dès le haut Moyen-Âge.
Au moins trois phases d'occupation plus anciennes, observées majoritairement dans les coupes de terrain, sont attestées sous les maçonneries. Ces constructions, de terre et de bois, sont de même orientation que les aménagements suivants en maçonnerie. Ils se concentrent dans la partie nord-est de l'insula, le long de la « rue d'Octodure ». Au contact avec le substrat, des traces de labours qui se croisent à angle droit ont été mises en évidence à plusieurs endroits de la zone de fouille. Toute la partie nord de la parcelle a livré ces traces d'activités agricoles préromaines (non datées) que l'on retrouve dans de nombreux secteurs de la ville antique.

Datation : archéologique. 1er-4ᶜ s. apr. J.-C.
Bureau d'archéologie TERA Sàrl, Sion, O. Paccolat.