CN 1085, 568 400/249 900. Altitude 457 m.
Date des fouilles: avril-novembre 2002.
Références bibliographiques: ASSPA 85, 2002, 343s.
Fouille de sauvetage programmée liée à la construction de l'autoroute (A16-Transjurane). Modification du tracé de la nouvelle route cantonale de Chevenez-Courtedoux. Surface de la fouille ouverte en 2002: env. 1256 m².
Habitat médiéval et activité métallurgique

La nouvelle campagne s'est concentrée dans la partie centrale du site à proximité de la sépulture découverte l'an passé. Les investigations archéologiques ont mis au jour des structures en creux, «fonds de cabanes», dont le remplissage charbonneux se composait de plusieurs centaines de pièces de mobilier attribué aux 6-7ᵉ siècles.
Aux abords des traces d'habitats sont apparues plusieurs concentrations de scories, parois scorifiées et tuiles romaines, le tout en grande quantité. A quelques mètres à peine de ces zones de rejets et non loin de la tombe à inhumation triple, une structure de combustion a été mise au jour. Les données actuelles nous font penser qu'il s'agit d'un bas-fourneau. Il se présente sous la forme d'un hémicycle de calcaires rubéfiés bordés à l'intérieur de tuiles romaines. Le centre de la structure renferme une couche argileuse fortement rubéfiée, surmontée de nodules gris très compacts, éventuel effondrement de parois. Plusieurs analyses ont été effectuées et les résultats obtenus datent celui-ci aux environs du 7ᵉ siècle.
La plupart des structures se situent sur une zone de 500 m² environ, au centre de l'emprise; seul emplacement où les niveaux archéologiques sont préservés. Plus au nord, dans la zone régulièrement inondée par les débordements temporaires du Creux des Près, un empierrement traverse le chantier d'ouest en est et semble parcourir le fond de la vallée venant de Chevenez en direction de Porrentruy. Or, un chemin est présent sur le plan cadastral de 1846, sans pour autant qu'on puisse affirmer qu'il correspond à l'empierrement mis au jour lors de cette campagne. Dans la partie Sud de l'emprise, les niveaux archéologiques sont inexistants, ceci est probablement dû à la forte érosion du terrain incliné sud-nord.

Le mobilier archéologique prélevé se compose d'un grand nombre de scories de fer, de fragments de tuiles romaines et de quelques tessons de céramique du Haut Moyen Âge. Les dimensions des scories, 80% du mobilier, varient de 1 à 15 cm de diamètre. Le volume total des scories récupérées à ce jour dépasse plusieurs centaines de kg. Dans ce groupe se trouvent aussi bien des déchets de raffinage que des résidus de forge. Le mobilier céramique comprend majoritairement des récipients culinaires utilisés entre le 5ᵉ et le 8ᵉ siècle apr. J.-C. Certains fragments portent un décor réalisé à la molette.
Mobilier archéologique: Céramiques, terre cuite, scories, objets en fer et en bronze.
Faune: ossements et dents.
Prélèvements: sédiments.
Datation: archéologique, C14, analyses archéomagnétiques. Haut Moyen Âge.
OPH/SAR JU, C. Gonda.