CN 1085, 568 100/249 650. Altitude 470 m.
Date des fouilles: en cours, juin-décembre 2001.
Site nouveau.
Fouille de sauvetage programmée (construction de l'autoroute A16). Surface de la fouille env. 2000 m².
Habitat. Sépultures. Voie.

Après la découverte durant la campagne de sondages de l'automne 2000 d'un empierrement interprété comme un chemin ainsi que de structures et de mobilier attribués au campaniforme, nous avons procédé à la fouille de ce site.
Le décapage extensif à la pelle mécanique nous a permis de suivre un empierrement sur environ 60 m de long; sa largeur n'est pas déterminée car il semble se poursuivre sous la route actuelle. Au sujet de l'orientation de ce chemin, il faut signaler que les fouilles de la Combe en Vaillard de 1999 avaient mis en évidence un chemin prenant la direction de Chevenez. Nous constatons que le chemin mis au jour à la Combe Varu continue vraisemblablement à l'est vers la Combe en Vaillard et à l'ouest vers Chevenez. La fouille de cette structure a permis de mettre en évidence une série d'ornières montrant un écartement de 80 cm pour les plus probantes. Le mobilier recueilli est dans son ensemble moderne. Signalons qu'une monnaie de 1/2 Batz de l'évêché de Bâle de 1787 a été mise au jour, ce qui plaide en faveur d'une utilisation de cette structure principalement pendant la période moderne.
Dans la partie est du site, six sépultures primaires ayant livré sept individus ont été mises au jour. Elles sont situées stratigraphiquement dans une couche qui est antérieure à la période moderne. Les premières observations d'anthropologie de terrain permettent de préciser qu'il s'agit de tombes d'un enfant de six ans ± 24 mois, d'un adolescent de 15-19 ans et de cinq adultes (déterminations Mustapha Elyaqtine).
Dans les six cas, le sujet a été inhumé en décubitus dorsal, le crâne est à l'ouest, les mains sont, le plus souvent, en pronation sur l'abdomen ou le thorax. La décomposition du cadavre en espace vide est attestée dans les sépultures de deux adultes et de l'adolescent et elle est probable dans le cas de la tombe de l'enfant. L'utilisation d'un cercueil, visiblement étroit d'après les données ostéologiques, est confirmée par la présence de six clous positionnés à proximité du crâne et des pieds. Il est plus difficile de préciser la nature de l'espace de décomposition dans le cas des deux autres sépultures dont l'une présente un phénomène de réduction de corps. Cette réduction est curieusement intervenue dans une zone où il ne semble pas y avoir eu nécessité de «faire de la place». L'apport d'un nouvel individu a eu lieu après la décomposition complète du premier cadavre et en a entraîné la perturbation partielle du squelette.
L'absence de tout mobilier dans ces sépultures ne nous permet pas de les dater avec précision, seule leur orientation indique que les inhumations semblent chrétiennes, en attendant les datations absolues sur os. Ainsi, nous pensons que ces six sépultures datent au plus tôt du Haut Moyen Âge et au plus tard du Bas Moyen Âge.
Dans les niveaux inférieurs, il faut signaler les découvertes de structures de type empierrement et fossé associés à du matériel La Tène, voire d'époque romaine et peut-être même plus récente. Signalons que la plus grande partie du mobilier du site, en l'occurrence de la céramique et du silex campaniforme, de la céramique La Tène et du Moyen Âge a été trouvée dans une couche colluviée. Enfin, à la base de la séquence stratigraphique, des structures assez érodées, interprétées comme d'éventuels trous de poteau ne comportant quasiment pas de matériel dans leur remplissage ont été mises au jour.

Mobilier archéologique: silex, lithique (fragments de meule), céramique, terre cuite, verre (fragment de bracelet, perle), fer, monnaies.
Mobilier anthropologique: sept squelettes.
Prélèvements: sédimentologie, micromorphologie, charbon de bois.
Datation: archéologique. Néolithique; La Tène; Époque romaine; Moyen Âge et Moderne.
OPH/SAR, S. Saltel.