CN 1165, 2571 450/ 1199380. Altitude 493 m.
Date des fouilles: 16.-17.6.2021.
Fouille programmée. Surface de la fouille env. 930 m².
Habitat.

En juin 2021, une campagne de sondages menée à Mur a révélé la présence d'une épaisse couche de démolition, ainsi que plusieurs fondations de murs récupérés. Un abondant mobilier archéologique, notamment des céramiques et des éléments architecturaux, a permis de dater ce bâtiment de l'époque romaine. Relativement riche en matériaux de construction - parmi lesquels on compte des tuiles, des moellons de calcaire, des éclats de grès coquillier et de tuf, ainsi que des nodules de mortier de chaux et de tuileau - la démolition s'étend sur l'intégralité de la parcelle sondée, excepté au nord-ouest, où d'importants remaniements modernes ont oblitéré l'horizon antique. Les tronçons de murs repérés ne présentent que les premières assises de fondations encore conservées. Les maçonneries forment un bâtiment aux dimensions minimales de 12 m de long sur 6.45 m de large.
L'édifice est composé de deux espaces distincts, séparés par des parois perpendiculaires à un grand mur de façade orienté nord-est/sud-ouest. L'extension de ces locaux, qui se prolongent en direction du nord, au-delà de la surface explorée, reste inconnue.
La première pièce (L1), d'une superficie minimale de 50 m², est délimitée par une tranchée de récupération au nord-est et par deux restes de fondation en connexion au sud-ouest. La relation entre ces murs n'a pas pu être déterminée. Le second espace (L2) se développe à l'ouest du premier et mesure au minimum 7.5 m², mais son extension occidentale est inconnue.
Le mur de façade, qui ferme les locaux au sud, apparaît au fond d'une tranchée profonde de 25 cm.
Au moins deux assises de fondations sont encore en place, composées de gros boulets, de galets et d'éclats de pierre disposés pour la plupart à plat, au fond d'une tranchée d'implantation étroite. Le mur mitoyen est également partiellement récupéré. Une assise de fondations est repérée large de 60 cm, elle est constituée de gros blocs soigneusement disposés en deux parements et d'un blocage interne de petits galets, le tout partiellement lié avec du mortier beige-blanc, assez dur. Aucune trace des niveaux de circulation associés à l'occupation de ce bâtiment n'a été observée dans ces deux espaces. Ces sols ont vraisemblablement été oblitérés par des nivellements opérés lors de la démolition de l'édifice. Les fosses de récupération présentent des parois relativement verticales d'environ 25 à 35 cm de profondeur et témoignent de l'extraction intensive des matériaux de construction à une date indéterminée.
Au nord-est du bâtiment, huit structures supplémentaires ont été repérées. Ces vestiges sont matérialisés par une série de petits trous de poteaux, dont la plupart sont pourvus d'éléments de calage, ainsi que par un alignement de galets mis au jour au fond d'une large tranchée. Le matériel recueilli dans ces aménagements ne permet cependant pas de les rattacher strictement à l'époque romaine ; il pourrait aussi témoigner d'une réoccupation des lieux durant l'Antiquité tardive, voire le haut Moyen Âge.
Cette campagne, qui sera suivie d'une fouille extensive en prévision des futures constructions, a permis de confirmer l'existence d'un bâtiment romain, sans doute en lien avec une villa rustica, sans que l'on puisse déterminer s'il s'agit de la pars urbana ou d'un bâtiment économique secondaire.

Mobilier archéologique: tuiles romaines, céramiques, monnaies, objets en métal et en verre.
Faune: ossements.
Datation: archéologique. Époque romaine.
SAEF, O. Presset et L. Rubeli.