CN 1185, 578 622/183 217. Altitude 547 m.
Date des fouilles: avril-juillet 2013.
Références bibliographiques: B. Dubuis, Abbaye de Notre-Dame de la Maigrauge. AF, ChA 1984 (1987) 175-193; G. Bourgarel, La Maigrauge, un couvent de cisterciennes revisité par les archéologues. CAF 2, 2000, 2-17; G. Bourgarel, L'ancien logis abbatial de la Maigrauge, un précieux témoin des origines du monastère. CAF 7, 2005, 164-179; M. Strub, La ville de Fribourg: les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 316-396. Bâle 1956; AF, ChA, 1996 (1997) 29-30; CAF I, 1999, 60; ASSPA 86, 2003 262; 87, 2004, 411.
Analyse de sauvetage programmée (restauration des façades sud de l'abbaye).
Surface de la fouille 450 m².
Monastère.

Le suivi de la restauration des façades sud des bâtiments conventuels de l'abbaye de la Maigrauge (aumônerie, aile orientale et aile méridionale, sans le soubassement) complète les investigations entreprises par les archéologues au gré des travaux depuis 1982. Les recherches se sont limitées aux parties décrépies et au suivi du chantier, car la conservation des enduits d'origine interdisait une analyse exhaustive. Le décrépissage de la façade sud de l'aumônerie a révélé la répartition initiale des percements de 1635/1637 tels qu'ils apparaissent encore sur une aquarelle d'Emmanuel Curty de 1780. D'est en ouest, le rez-de-chaussée était percé de deux fenêtres simples, qui encadraient un édicule latrines dont la porte a été murée, et d'une fenêtre double (fig. 55). Le premier étage comptait trois fenêtres simples, un édicule latrines et deux fenêtres simples - celle de l'ouest ayant été agrandie au 18° siècle probablement -, et le pignon, une fenêtre double dans l'axe central. La présence de maçonneries médiévales était attendue sur la façade sud de l'aile orientale, mais les parties décrépies n'ont révélé que celles du 17 siècle. Des observations sur la façade est permettent de préciser que cette aile a été reconstruite sur au moins 14 m de longueur, simultanément à l'aile méridionale, suite à l'incendie de 1660. Enfin, une annexe en pans de bois sur un socle partiellement maçonné masque complètement le raccord entre les ailes orientale et méridionale. La date de construction de cette annexe plusieurs fois transformée reste à établir par des datations dendrochronologiques, mais il est probable que des édicules latrines, voire des galeries, y aient été ancrées dès les années 1660. Comme les fouilles de 1982 l'avaient déjà démontré, l'aile méridionale a été entièrement reconstruite après 1660 sur un autre axe que la construction primitive. Nos investigations ont permis de préciser que le mur qui la raccorde à l'aile occidentale, soit l'ancienne abbatiale, avait aussi été reconstruit et que des galeries y avaient été plaquées dès l'origine. Les façades du 17° siècle présentent toutes des fenêtres avec un encadrement de molasse profilé d'une feuillure et d'un cavet retombant sur des congés concaves. Seules deux ouvertures sont différentes: au rez-de-chaussée de l'aile sud une ancienne porte qui desservait un édicule latrines possède un encadrement en accolade profilé d'un cavet inscrit dans un chanfrein que borde un anglet avec intersections aux angles, alors que la fenêtre à croisée qui éclaire la chambre de la Mère Abbesse située au premier étage de l'aile orientale présente une mouluration torique retombant sur des douilles finement ouvragées. Ces deux encadrements, caractéristiques du 17ème siècle, sont donc des remplois dont la provenance n'a pas pu être établie. Les observations et les sondages picturaux ont montré que les encadrements du 17ème siècle et les chaînes d'angle harpées étaient initialement peints en gris-clair. Ils ont aussi permis de préciser que l'enduit et le décor de la façade est de l'aile orientale ont précédé ceux de la façade sud lors du chantier de reconstruction qui s'est étalé jusqu'en 1666. Enfin, la vue de 1780 d'E. Curty, comme d'autres du 19ème siècle, montre que le mur de soutènement a été dédoublé sur toute la longueur de la face sud de l'abbaye, probablement simultanément à la construction de l'actuel édicule latrines qui y a été plaqué sur toute sa hauteur en 1901.

Prélèvements: bois en vue de datations dendrochronologiques.
Datation: archéologique; historique.
SAEF, G. Bourgarel et R. Tettamanti.