CN 1085, 2572 540/1 251 860. Altitude 423-429m.
Date des fouilles : septembre 2022, février - septembre 2023.
Références bibliographiques : Quiquerez, A. (1870) Monuments de l'ancien évêché de Bâle. Ville et château de Porrentruy, 319-320. Delémont ; Berthold, M. (1989) Arts et monuments. République et Canton du Jura, 121-122. Wabern ; Luisoni, G. (2022) Porrentruy JU, Rue Joseph-Trouillat. JbAS 105, 334-335.
Fouille de sauvetage programmée (réaménagement urbain, renouvellement de canalisations et implantation d'un chauffage à distance).
Surface de la fouille env. 3000 m².
Trouvaille isolée.
Habitat
Autres.

Initialement prévu au centre-ville et limité à la rue Pierre-Péquignat, le suivi archéologique s'est finalement étendu à la partie est de la rue du 23-Juin, jusqu'à la place des Bennelats et à l'Allaine, rivière qui baigne les remparts est. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre de la rénovation générale de la voirie et de l'ensemble des canalisations, qui a débuté en vieille ville en 2021.
La rue Pierre-Péquignat constitue l'axe principal du quartier intermédiaire reliant la ville haute, qui s'est développée autour de l'actuelle église Saint-Pierre, au bourg situé en contrebas du château. Outre quelques fosses indéterminées et aménagements viaires, il est apparu que le centre de la rue a déjà été perturbé par de nombreuses interventions. Les fouilles ont cependant mis en évidence une déclivité du terrain plus prononcée qu'aujourd'hui, avec d'importants dépôts de silts du quaternaire sur le bas de la rue. Sur le haut par contre, le pavé repose directement sur un socle rocheux largement arasé.
En revanche, les espaces en bordure de façade ont révélé plusieurs structures, principalement d'anciennes canalisations. À noter, la présence résiduelle d'une couche limoneuse contenant du mobilier céramique gallo-romain. En l'état, il est difficile de déterminer s'il s'agit d'une véritable couche d'occupation ou de simples colluvions. Ces trouvailles confirment une fois de plus la fréquentation du site à l'époque gallo-romaine.
Dans le même contexte, une cave avec accès direct sur rue au moyen d'un escalier extérieur témoigne du front de façade original qui a été reculé de près de deux mètres. L'escalier a été comblé au 15° s., alors que la cave proprement dite a perduré jusqu'à l'élargissement de la rue au 18ᵉ s., pour la tenue du marché hebdomadaire (fig. 63).
Plus haut à l'intersection avec la rue du 23-Juin, l'examen des fondations de l'Hôtel de ville et, vis-à-vis, du restaurant de la Croix fédérale montre que ces dernières ont été étendues pour empiéter sur ce qui était une véritable place. De même, les fondations du n ° 1 de la rue du 23-Juin, côté sud, confirment le démantèlement du rempart jouxtant l'Hôtel-Dieu.
Enfin, plus à l'est en descendant la rue du 23-Juin, tronçon autrefois dénommé «Entre les Portes», les fouilles ont permis de mettre au jour une partie des fondations d'une ancienne porte protégée par la tour ronde de la Male-Peste. À l'origine ce côté de la ville était fermé par deux portes fortifiées. La première et aussi la plus ancienne, la Beuchire, est toujours visible, bien que réaménagée. La deuxième, celle de Saint-Germain construite vers 1390, probablement pour intégrer la source de la Beuchire dans l'enceinte fortifiée, a été détruite vers le milieu du 19° s. Les fondations massives, observées en fond de tranchée, correspondent à l'ouverture même de la porte. Elles sont posées en limite d'un affleurement rocheux, juste avant une dépression marécageuse servant de défense naturelle. À une dizaine de mètres en contrebas de la porte, environ 2 m sous la rue actuelle, le premier niveau de route - probablement médiéval - muni d'un muret d'accotement précédant un prérempart, a été mis en évidence. Du côté de l'Allaine, seules les tranchées profondes ont permis d'atteindre marginalement les niveaux médiévaux.
Les travaux de réaménagement de ladite place ont également permis de remettre brièvement au jour le pont des Bennelats, avant son réenterrement complet avec le canal du Rinçoir.

Mobilier archéologique : céramique, catelle de poêle, terre cuite, verre, monnaie, mobilier métallique et scorie ferreuse, bloc d'architecture, os de faune.
Prélèvements : charbon de bois, mortier, crépis.
Datation : archéologique. Moyen Âge; Époque moderne.
OCC/SAP, V. Légeret et G. Luisoni.