CN 1185, 569 870/192380. Altitude 462-464 m.
Date des fouilles: avril-août et octobre 1996.
Fouille de sauvetage programmée (pose de canalisations), sondages de vérification et fouille de surface programmés. Surface fouillée env. 400 m².
Temple gallo-romain.

Le projet d'équipement de parcelles à bâtir dans la région archéologique de Derrière la Tour a été l'occasion de dégager partiellement le soubassement d'un nouvel édifice religieux érigé une quarantaine de mètres en contrebas de l'amphithéâtre, au voisinage du temple rond et de celui de la Grange-des-Dîmes.
Ces investigations ont mis en évidence les maçonneries souvent mal conservées d'un monument à plan centré orienté vers l'est et de dimensions hors tout de 24 x 17.20 m. La cella dessine un carré de 8 m de côté et possède un mur de subdivision arrière flanqué d'un massif rectangulaire centré correspondant peut-être au socle de la statue de la divinité consacrée. La galerie périphérique est délimitée par un mur de stylobate large de 1.25 m. Plusieurs éléments de sa colonnade en calcaire ont été récoltés dans les niveaux de démolition. À l'est, le dispositif d'entrée est marqué par une galerie plus large (3.50 m contre 2.55 m pour les trois autres branches), précédée d'un podium encadrant un escalier (8.65 x 6.90 m) dont ne subsistent que les quatre murs de soutènement parallèles. Le temple était également doté d'une petite annexe latérale (2.50 x 2.10 m) alignée sur la galerie de façade à l'angle sud-est. Les niveaux de circulation de la cella et de la galerie, non préservés, ont été surélevés de plus de 1 m par rapport au sol de l'aire sacrée. Les remblais, mis en place à dessein, renfermaient un matériel de l'époque claudienne qui fournit un terminus post quem pour la construction du temple. Celui-ci s'inscrit à l'intérieur d'un péribole légèrement trapézoïdal de plus de 1000 m², délimité par un mur maçonné dont l'extension orientale demeure inconnue.
Outre la quarantaine de monnaies et la vingtaine de fibules récoltées, il faut également signaler la découverte, dans la couche de démolition du temple, d'un fragment d'inscription sur calcaire blanc et de quelques vestiges de la statuaire qui devait orner le sanctuaire. À l'image du doigt en argent d'une statue devant mesurer entre 0.80 m et 1 m de hauteur, ces trouvailles sont malheureusement trop fragmentaires pour pouvoir identifier la divinité vénérée.
Sur la moitié arrière du temple, la fouille des niveaux sous-jacents a révélé un ensemble de trous de poteaux en partie rattachés à des foyers et à un sol de galets (fig. 11). Cette aire empierrée scellait à son tour une fosse, une urne ainsi que l'empreinte des piquets d'un édicule rectangulaire (>2.80 x 1.50 m), témoins des premiers aménagements cultuels. Le mobilier associé à ces installations permet de situer la première occupation du sanctuaire à la période augustéenne. Celui-ci était alors entouré d'une palissade que signalent plusieurs trous de poteaux présents sous les fondations du mur de péribole de la phase monumentale.
Une autre découverte d'importance est l'amorce d'un deuxième enclos situé à l'arrière du sanctuaire et aligné sur celui-ci; cela laisse ainsi présager l'existence d'un autre temple situé plus en amont, à la hauteur de l'amphithéâtre. Le passage - ou galerie qui séparait les deux périboles est large de 2.40 m et possède un sol de mortier. Des transformations ultérieures ont amené la fermeture de son extrémité nord ainsi que la mise en place d'un mur de doublage pour l'angle nord-est de l'enclos amont, à l'endroit même où celui-ci recoupe une grande fosse circulaire (4.70 m de diamètre) renfermant un mobilier de la deuxième moitié du 1er s. av. J.-C.
Aucune trace apparente d'aménagements postérieurs à l'époque romaine n'a été décelée sur la portion explorée. On notera toutefois la présence, dans les niveaux de démolition du temple, de quelques monnaies du 4e s. qui indiquent une fréquentation du site au Bas-Empire.

Investigations, documentation: C. Agustoni, P. Blanc, C. Chevalley, J.-P. Dal Bianco et J. Morel.
Mobilier archéologique: déposé au MRA.
Prélèvements: sédimentologiques.
Datation: archéologique. Deuxième moitié du 1er s. av. J.-C. -4e s. ap.J.-C.
Fondation Pro Aventico-MHAVD, J. Morel.