CN 1184, 554 885/188 910. Altitude 455 m. Date des fouilles: 16.3.-8.4. et 26.4.-27.5.2011.
Site nouveau. Suivi de chantier (réaménagement du centre de la vieille ville). Surface de la fouille env. 100 m². Habitat. Cimetière.

Le creusement de deux tranchées d'adduction et la réfection du pavage derrière le chœur de l'église St-Laurent ont permis la mise au jour d'éléments importants pour la compréhension de la partie la plus ancienne de la ville, soit le premier bourg érigé vers 1220-1230.
Les travaux sur la place de l'Eglise, nivelée en 1809 et dotée d'un nouveau pavage durant les années 1970, ont livré quarante squelettes, souvent très incomplets en raison de la succession d'inhumations au même emplacement durant près de sept siècles. Tous les squelettes dégagés reposaient en position dorsale, en pleine terre ou dans un linceul, dans des sépultures simples ou multiples. Une fosse contenait trois individus, dont un enfant, probablement une famille victime d'une épidémie. Une des tombes renfermait un disque perforé orné d'un motif d'entrelacs, de têtes animales et de motifs végétaux. Cet objet, qui servait de fermoir à une ceinture, remonte manifestement à la fin du Moyen Âge comme la plupart des tombes dégagées (fig. 36).
La place de l'Eglise a également livré des vestiges d'habitat. Au nord - l'axe nord/sud est parallèle au lac, comme mentionné dans les sources historiques -, une tranchée d'adduction a révélé les fondations d'un mur placé dans le prolongement des façades sud des maisons qui bordent la place, démontrant que ce rang comptait une maison supplémentaire en direction de la rue St-Laurent.
Le mur occidental de ce bâtiment n'a pu être repéré ; il se situait certainement dans le prolongement du front de l'îlot sur la rue St-Laurent dans lequel il s'inscrivait, défini par les actuels nos 4 et 6 de cette rue. Cette maison a été achetée par la ville en 1503 à dom Jean Clavel en vue de sa démolition pour permettre l'allongement du chœur de l'église St-Laurent, achevé en 1506.
Au nord-est de la place, une fosse de près de 4 m de longueur apparue sous un groupe de sépultures n'a pu être explorée que partiellement. Son remplissage charbonneux contenait du torchis, des os d'animaux et de la céramique qui remonte au milieu ou à la seconde moitié du 13ᵉ s. Les fragments d'une cruche à glaçure externe s'apparentent aux formes de la partie occidentale de la Suisse et un pot à cuire montre des traces évidentes de modelage avec une finition au tournassin.
Enfin, au nord de cette fosse, à l'intersection des ruelles des Arcades et de la Fausse-Porte sont apparues les fondations de l'enceinte du bourg primitif ; elles ont été observées à l'angle nord-ouest du bâtiment de la ruelle des Arcades 2 ainsi que, vis-à-vis, à la base de la limite entre les deux parties de la maison de la ruelle des Arcades 1. La muraille se prolongeait ensuite en direction de l'ouest vers la rue St-Laurent, jusqu'à la hauteur de la façade nord de la cure (rue St-Laurent 7-9) où aucun vestige de la muraille n'avait été repéré en 2010.
Les découvertes de 2011 confirment donc bien le tracé supposé. En direction de l'est, la muraille ne suivait pas le bord sud de la ruelle de la Fausse-Porte, mais la traversait diagonalement en direction de la façade nord du no 6. Aucun vestige n'en subsistait dans la chaussée et l'observation des maçonneries de la façade nord du no 6 n'a révélé que des maçonneries d'époque moderne ; par contre, la trace de la muraille, plus large que le mur actuel (plus de 1.60 m), a été observée à l'intérieur de la maison. Enfin, la muraille était placée à plus de 2 m du lit du ruisseau du Merdasson qui a été canalisé au 16ᵉ s.

Matériel anthropologique : 40 squelettes. Faune : concentrée dans la fosse. Datation : archéologique ; historique.
SAEF, G. Bourgarel ; SBC, D. de Raemy.