CN 1202, 177610/530910. Altitude 489 m.
Dates des fouilles: juin-août 1996.
Références bibliographiques: ASSPA 71, 1988, 271-273; 72, 1989, 281-285; 77, 1994, 148-152.
Fouilles programmées (dans le cadre de la construction de l'A9). Surface de fouille env. 1000 m².
Lieu de culte. Tombes.
La onzième campagne de fouilles sur le site d'Orbe-Boscéaz, entreprise par l'IAHA de l'Université de Lausanne, avait pour objectif l'exploration d'un édifice révélé en 1976 par la photographie aérienne, situé sur une légère éminence à l'ouest de la villa, à l'extérieur du mur d'enclos, à environ 70 m en ligne droite de l'entrée principale supposée (fig. 26, A). La photo aérienne, qui révélait un bâtiment tripartite, terminé à l'ouest par une abside semi-circulaire, pouvait conduire à trois hypothèses: une église paléochrétienne, un mithraeum ou un riche mausolée.
Les fouilles ont permis de mettre au jour un ensemble plus complexe (fig. 27). Le bâtiment principal, rectangulaire, mesure hors tout 19 x 10 m; la nef centrale (135e, fig. 27), large de 4 m, bordée de deux bas-côtés (136 et 137), se termine, à l'est, par une sorte de hall (135o), accessible à l'est et au nord par des seuils légèrement désaxés. Deux longues annexes (139 et 140) s'appuient contre cette construction unitaire: celle située au nord (140) marque un retour sur la façade principale (134). Les pièces 141 et 142, de dimensions plus modestes, appuyées de part et d'autre du mur nord du bâtiment, complètent ce plan. L'annexe 140 était accessible par un seuil aménagé dans son mur septentrional et permettait de pénétrer dans le local 134. Aucun autre accès n'a été préservé.
Seuls les sols du hall 135o et des annexes 139, 134 et 140, constitués de planchers de bois, sont partiellement conservés (à une altitude moyenne de 488.70 m). Le niveau de circulation de la nef centrale (135e) a pu être observé, bien que sa nature n'ait pas été déterminée avec précision: il s'agit probablement d'un plancher de bois, situé 0.4 m plus bas que le sol du hall 135o. La prochaine campagne de fouille devra entre autres résoudre le problème de l'accès entre le hall et la nef centrale, qui devait être sous forme de marches ou d'une rampe.
Les annexes 139 et 140, ainsi que le pourtour extérieur du bâtiment ont été systématiquement assainis et draînés par des fossés comblés de tuiles et de pierres récupérées (imbrex, tegulae, blocs de calcaire sculptés notamment). La nature très argileuse de la couche d'occupation sous-jacente et du terrain naturel expliquent clairement la nécessité d'un tel dispositif, qui favorisait l'évacuation des eaux de pluie.
Les quelques 130 monnaies mises au jour à l'intérieur du bâtiment, dont la majorité provient de la nef centrale, ainsi que la céramique et le verre attestent une occupation de la zone du 3^e s. aux premières années du 5^e s. de notre ère. Le mobilier n'a fourni aucun terminus post quem permettant de dater la construction de l'édifice. Signalons encore la présence de quelques mortiers et de plusieurs lampes à huile, dont une en bronze en forme d'oiseau et une en céramique, incomplète, représentant peut-être un casque (fig. 28).
Quant à la fonction de l'édifice, l'hypothèse d'un mausolée fut rapidement écartée. En revanche, plusieurs indices, qui devront être encore vérifiés lors de la prochaine campagne de fouille, privilégient manifestement l'hypothèse d'un mithraeum: en effet, l'orientation du bâtiment, son plan, sa datation, la différence des niveaux de circulation entre le hall et la nef centrale, ainsi que le mobilier archéologique constituent un faisceau d'indices important, qui écarte sérieusement l'hypothèse d'une église paléochrétienne. Il s'agit donc d'un temple de Mithra doté d'un podium semi-circulaire où devait figurer, dans sa caverne, le dieu sacrifiant le taureau, d'un spelaeum, le saint des saints (135e), de deux banquettes latérales (podia 136 et 137), où les mystes s'allongeaient pour suivre la liturgie et partager les repas rituels, d'un pronaos (135o) et probablement d'une sa cristie (apparatorium). La fonction exacte des nombreuses annexes entourant le bâtiment ne peut être encore définie.
La découverte de ce mithraeum est exceptionnelle, puisqu'il s'agit du deuxième exemplaire mis au jour en Suisse et de l'un des très rares temples dédiés à Mithra connus en milieu rural dans le monde romain.
Dans un sondage effectué à l'intérieur de l'annexe 142, mentionnons encore la présence, dans la couche d'occupation précédant l'implantation du bâtiment, de deux inhumations d'adultes mal conservées. La restauration et l'étude d'un objet métallique pour l'instant resté indéterminé (fibule?) permettra peut-être de les dater précisément. Les prochaines fouilles permettront probablement de savoir s'il s'agit d'une nécropole ou de tombes isolées antérieures à l'implantation du mithraeum.
Matériel anthropologique: deux squelettes d'adultes.
Faune: ossements.
Datation: archéologique.
IAHA Lausanne, Ch. Martin Pruvot.
Orbe VD, Boscéaz
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Dettagli della cronacha
Comune
Orbe
Cantone
VD
Località
Boscéaz
Coordinate
E 2530910, N 1177610
Altitudine
489 m
Numero del sito cantonale
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Numero dell'intervenzione cantonale
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Nuovo sito
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Campionamento
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analisi
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istituzione
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Data della scoperta
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Superficie (m2)
1000 m2
Data di inizio
giugno 1996
Data di fine
31 agosto 1996
Metodi di datazione
archeologico
autore
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Anno di pubblicazione
1997
Epoca
Impero romano
Tipo di sito
cultuale/religioso (luogo di culto), funerario (gruppo di tombe, indeterminato), funerario (tomba)
Tipo di intervenzione
Scavo (Scavo di salvataggio)
Mobiliare archeologico
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ossa
scheletri umani
materiale botanico
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