CN 1183, 546 400/183 500.
Altitude 435 m.
Date des fouilles: septembre 1998.
Références bibliographiques: ASSPA 75, 1992, 230s.; 76, 1993, 223; 77, 1994, 143-147; 81, 1998, 311.
Fouille de sauvetage programmée (génie civil).
Tranchée d'env. 100 m de longueur.

L'enfouissement de canalisations électriques à l'emplacement de la pars urbana de la villa gallo-romaine de Mordagne a imposé une surveillance archéologique minutieuse. En effet, situées à la limite occidentale des investigations des années 1991/92, les tranchées exécutées nous ont permis de mieux saisir l'articulation des vestiges découverts à l'époque avec ceux relevés vingt ans auparavant (fig. 32). Outre une meilleure compréhension du plan de cette partie de la demeure, caractérisée par une très forte symétrie avec l'aile orientale, cette intervention a surtout permis la mise au jour d'une nouvelle mosaïque, demeurée inconnue jusqu'à ce jour. Du pavement, fortement perturbé par les constructions modernes, il ne subsiste à cet endroit qu'une bande de 20 cm de largeur sur 1 m de longueur. Il demeure néanmoins possible qu'une partie de son extension vers l'ouest soit préservée, sous un jardin privé. Une campagne de sondages prévue en 1999 nous apportera la réponse. Malgré son mauvais état de conservation, il est possible de restituer l'organisation générale du décor. Le champ est couvert par une composition de cercles et de carrés sur la pointe déterminant des rectangles curvilignes. Chaque rectangle inscrit un carré droit et dispose quatre triangles noirs à base concave dans les espaces résiduels. Les grands carrés sur la pointe en emboîtent un second, encadrant le décor. Seuls trois éléments de ce dernier sont préservés. Dans les petits carrés, seuls subsistent d'une part un nœud de Salomon noir et blanc et d'autre part des fragments d'un probable fleuron tournoyant polychrome, noir, blanc, rouge et bleu. Le grand carré présente un fleuron polychrome blanc, noir et rouge, composé de quatre feuilles lancéolées disposées autour d'un bouton central, séparées par des bouquets à deux feuilles. Ce type de pavement trouve son origine dans la vallée du Rhône, vers le milieu du 2° s. (par ex. à Vienne ou à Sainte-Colombe, voir Recueil des Mosaïques de la Gaule Narbonnaise III, 2, n n^° 275; n^° 335) et se retrouve à la même période à Nyon (mosaïque de la Muraz II, voir Die Römischen Mosaiken der Schweiz, Taf. 27,86.4).
Mentionnons enfin que des fragments à tesselles noires et blanches et formant l'angle d'une tresse à trois brins, retrouvés en 1991 à proximité immédiate de cette nouvelle mosaïque proviennent à n'en pas douter de sa bordure.

Investigations et documentation: C.-A. Paratte, K. Weber, MHAVD
Mobilier archéologique: architecture, peinture murale (en place et fragments), céramique, tesselles.
Datation: iconographique. 2ᶜ moitié du 2ᶜ s. ap. J.-C.
MHAVD, C.-A. Paratte.