CN 1242, 2519502 / 1149915. Altitude 518 m.
Dates des fouilles : 2.-11.10.2017.
Fouille de sauvetage programmée (réfection bâtiment).
Surface de la fouille 72 m².
Habitation, bourg médiéval.

Les importants travaux de rénovation entrepris au n 33 de la Grand-Rue ont touché tout l'édifice (réfection de la toiture, démolition partielle des étages, assainissement du sol du rez-de-chaussée avec la reprise en sous-œuvre des fondations). En raison de l'existence du mur de ville à l'emplacement du mur de façade sud, un suivi a été effectué. Cette intervention a occasionné un creusement de 80 cm de profondeur sur l'entier de la surface à l'exception d'un local rectangulaire de 5.75 × 4.15 m, côté rue, qui n'a été creusé que sur une profondeur de 20 cm. Le décaissement de la surface a révélé des aménagements antérieurs, remontant peut-être à la période médiévale, ainsi que des niveaux de travail en relation avec la construction de la maison. Les fondations des murs du bâtiment ont également été observées. Le terrain naturel a été atteint à une faible profondeur, constitué de moraine stratifiée très compacte. Le mur oriental a été aménagé sur ce niveau géologique, tandis que d'épais remblais ont servi à niveler le terrain environnant. Il est le plus ancien, il a pu faire office de mur de fermeture occidental de la parcelle accolée à l'est du bâtiment étudié et limité une rue si on observe la longueur et l'étroitesse du bâtiment concerné sur le plan cadastral. Le mur occidental entame ce niveau de remblais, preuve de sa construction lors d'une étape postérieure. Ses fondations sont peu profondes en comparaison du mur oriental, peut-être en partie à cause de la pente naturelle de la rue. Au centre du bâtiment, deux murs parallèles aux murs de façade est et ouest ont été mis au jour conservés sur une portion d'environ 1.25 m par 0.60 m de largeur. Ils entament une couche grise, sableuse, retrouvée uniquement dans cette partie du bâtiment. Ces vestiges ne nous permettent pas d'esquisser un plan défini, mais leur construction probablement contemporaine à une distance d'environ 80 cm l'un de l'autre et avec des matériaux, un mortier et une orientation semblables suggèrent de les interpréter comme murs de refend du bâtiment, bien que l'espace de part et d'autre soit très exigu. Dans le reste du local, côté jardin, la stratigraphie orientale a révélé une fosse de grandes dimensions dont le remplissage est constitué de matériaux de démolition en réemploi (gros boulets de rivière couverts partiellement de mortier). Profonde, cette fosse entame l'épais remblai de nivellement et pourrait avoir servi de radier pour un niveau de circulation ancien soit intérieur soit extérieur. Ultérieurement, le bâtiment est fermé au sud par un épais mur maçonné à l'emplacement supposé du mur de ville. Or, la faible profondeur des fondations et la petite épaisseur du mur en regard des murs de ville découverts dans d'autres agglomérations permettent de réfuter cette hypothèse. Celui-ci s'appuie contre les murs oriental et occidental. Malgré le peu d'indices d'aménagements intérieurs, la préparation d'un niveau de circulation et un sol induré composé d'argile beige-brun ont été partiellement conservés en plan. Ce niveau prend appui contre un bloc de calcaire intégré dans les fondations du mur de façade sud qui servait de seuil pour une ouverture sur le jardin. Même si le mur d'enceinte n'a pas été découvert malgré la proximité des fossés, cette intervention a apporté une fenêtre archéologique intéressante pour le contexte urbain d'Aubonne encore très peu connu.

Mobilier archéologique : céramique, tuiles.
Datation : archéologique. Moyen-Age ; Temps modernes.
Archéotech SA, Epalinges, A.-L. Pradervand.