CN 1145, 2575 8550/1 214 160. Altitude 430 m.
Date des fouilles : 18.10.2021-15.4.2022.
Date de la découverte : 2021.
Site nouveau.
Références bibliographiques: Moser, A. (2005) Die Kunstdenkmäler des Kantons Bern. Landband III. Der Amtsbezirk Nidau 2. Teil. Bern; Affolter, H. Ch./Egli, H. R. (2019) Die Bauernhäuser des Kantons Bern, Teilband 4.1. Seeland und Bipperamt. Basel.
Fouille de sauvetage non programmée (déplacement de la ligne ferroviaire CFF).

Surface de la fouille env. 9000 m². Murs de berge, aménagements portuaires.

Le déplacement de la ligne ferroviaire CFF, et son doublement, en vue de la réalisation prochaine du tunnel d'évitement de Douanne, a provoqué l'intervention du Service archéologique bernois. Situé en bord de lac, le tracé passait à proximité de la station palafittique néolithique de Chavannes/Schafis d'une part, et touchait les berges du lac de Bienne d'avant la 1ère Correction des eaux du Jura, d'autre part. Dès les premiers travaux de terrassement, des murs de berges et des empierrements rectilignes apparurent ; leur organisation spatiale s'avérait parfois complexe et souvent discontinue (fig. 95). Les empierrements coïncidaient avec des aménagements littoraux en forme de caissons associés à d'impressionnants volumes de remblais constitués tantôt de graviers et pierres calcaires, tantôt de matériaux morainiques, parfois même de grès gris ou vert (molasse), mêlés çà et là de démolition. Ces empierrements avaient généralement l'apparence de murets à parement unique qui délimitaient des surfaces de remblayage rectangulaires. En terre neuvevilloise, ces parcelles gagnées sur le littoral portent le nom de «levées » et de «Bürinen » dans les communes germanophones voisines. Certains murets furent installés sur des semelles de bois et parfois associés à des pieux verticaux qui circonscrivaient le comblement peut-être retenu à l'origine par un clayonnage. Sur la rive nord du lac de Bienne, la mise en place de ces murets et remblais est attestée dès la fin du Moyen Âge par des documents historiques ; ils permirent de gagner de précieuses étendues de terre et d'étendre la culture de la vigne. Des pieux de bois qui se rapportent à un aménagement situé tout à l'ouest du chantier ont pu être datés par la dendrochronologie de 1528 (date d'abattage). Quant aux pans de murs constitués de gros blocs calcaires, ils relevaient d'aménagements portuaires qui dataient probablement du début de l'époque moderne, certains d'entre eux figuraient encore sur les cartes topographiques des 19ᵉ et 20ᵉ siècles. Les vestiges de trois débarcadères implantés presque perpendiculairement au rivage ont été dégagés ; l'un d'entre eux était associé à un long quai parallèle au rivage qui favorisait l'accostage latéral. Les débarcadères présentaient un fond légèrement incliné qui facilitait le débarquement des barges de transport à fond plat. Le débarcadère principal fut remanié à diverses reprises jusqu'au milieu du 19ᵉ siècle, comme l'attestent des datations dendrochronologiques (abattage 1848). Suite à l'abaissement du niveau des eaux du lac consécutif aux deux corrections des eaux du Jura, un nouveau mur de berge fut aménagé et les terres émergées furent progressivement remblayées et mises en culture dans la seconde moitié du 20ᵉ siècle. À l'est du site, au-dessus d'une dorsale morainique, de nombreux fragments épars de tuiles à rebord romaines ont confirmé la présence, non loin du village de Ligerz/Gléresse, d'un établissement romain suspecté depuis le milieu du 19ᵉ siècle.

Mobilier archéologique : céramique, catelles de poêle, terre cuite architecturale, faune, bois.
Prélèvements : pieux, bois, sédiments ?
Datation : archéologique ; dendrochronologique. Époque moderne.
SAB, Ch. Gerber et A. Marti.