CN 1185, 578 950/183 590. Altitude 545 m.
Date des fouilles: octobre/novembre 2013.
Références bibliographiques: M. Strub, La ville de Fribourg : les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 3.33-444. Bâle 1956; F. Guex, Freiburgs Brücken und Strassen im 13. Jahrhundert. Freiburger Geschichtsblätter 82, 2005, 7-18; CAF 4 2002, 61; 14, 2012, 167-168; ASSPA 85, 2002, 345; AAS 95 2012, 207-208.
Analyse de sauvetage programmée (transformation de l'intérieur de la dépendance, datations dendrochronologiques de la Commanderie). Surface de la fouille 125 m².
Etablissement religieux.

Le transfert de la Commanderie de St-Jean de la place du Petite St-Jean à la Planche-Supérieure en 1259 est lié à la création des ponts du Milieu et de St-Jean pour faciliter le transit à travers la ville. Le don d'un terrain par la ville était conditionné par la création d'un couvent, d'un cimetière et d'un hospice.
Les investigations menées ces dernières années ont montré que l'église consacrée en 1264 a bien été la première construction réalisée pour le transfert de la Commanderie du quartier de l'Auge à celui de la Neuveville. Le couvent n'a été érigé qu'à partir de 1305 à moins qu'il ne fût précédé d'une construction provisoire ce que laisse supposer des remplois dans les maçonneries les plus anciennes de la Commanderie. Le corps principal a été érigé au bord de la Sarine entre 1305 et 1310 (LRD13/R6847) et doté d'une annexe au sud qui abritait les cuisines. En 1343/1344, il a vu sa surface plus que doublée par une extension vers l'ouest. L'ensemble du corps principal n'était alors doté que d'un seul étage, la salle sud de l'extension possédant encore son plafond de madriers jointifs, le plus ancien du canton. L’annexe cuisine a été reconstruite en 1473 avec l'ajout d'un étage alors que la partie primitive, surélevée d'un étage vers 1400, ne sera agrandie qu'entre 1506 et 1540. Les façades, la charpente et le sol du rez-de-chaussée de la dépendance ont déjà été analysés en 2001, 2008 et 2010; il manquait encore les élévations de l'intérieur, seules à même de livrer des indications sur la fonction initiale de ce bâtiment, érigé durant le deuxième quart du 14ᵉ siècle, probablement vers 1328 (LRDOI/R5205). Le niveau du sol du rez-de-chaussée est resté stable jusqu'en 1939-1940; le pavage ainsi que les restes de cloisons qui y ont été découverts ne sont pas antérieurs à l'époque moderne ou au 19ᵉ siècle. La présence d'un couloir large de 2 m le long de la façade orientale n'est attestée qu'à partir de l'époque moderne, peut-être en lien avec les importantes transformations de 1504-1506 (LRD08/R6008). Son emplacement pourrait toutefois remonter au 14ᵉ siècle, car la façade orientale ne possède que trois petits jours horizontaux alors que la façade occidentale était dotée d'une grande claire-voie, d'une fenêtre simple, d'une fente d'éclairage et d'une porte (du sud au nord); cependant, la reconstruction de la façade nord en 1939-1940 et les profonds remaniements de la façade sud n'ont conservé aucune trace d'une éventuelle porte donnant sur ce couloir. Quoi qu'il en soit, il a été possible de repérer le niveau du plafond d'origine, 35 cm sous l'actuel, et la marque qu'il a laissée dans le mur oriental permet de restituer un plafond de madriers jointifs, similaire à celui de 1342/1343 du corps principal. Il était renforcé par un sommier central orienté d'est en ouest. Au premier étage, les traces de la hotte d'une cheminée plaquée au mur sud et antérieure à 1504-1506 sont les seuls indices de la fonction résidentielle de la dépendance, hélas insuffisants pour prouver sa fonction initiale. Il faut encore relever le soin particulier apporté au traitement des parements internes des façades, entièrement en moellons de molasse bleue, appareillés et soigneusement taillés à la laye brettelée, une finition beaucoup plus soignée que celle du bâtiment principal. Ce soin apporté à la finition trahit le caractère représentatif de la dépendance, un indice supplémentaire pour y voir l'hospice.

Datation: dendrochronologiques; archéologiques; historiques.
SAEF, G. Bourgarel.