CN 1184, 2561755 / 1185629. Altitude 457 m.
Date des fouilles: janvier-février 2016.
Références bibliographiques: AAS 99, 2016, 237-238; AVd. Chroniques 2015, 2016, 112-113.
Fouille de sauvetage programmée (travaux de sauvegarde et d'assainissement).
Surface 800 m².
Habitat.
Sépultures.
Eglise.

Les travaux de sauvegarde et d'assainissement de l'Abbatiale de Payerne se sont poursuivis en 2016 et ont nécessité l'installation d'échafaudages tout autour de l'église, pour la réfection des charpentes et les forages préalables à l'installation de tirants métalliques verticaux dans l'épaisseur des murs des bas-côtés et des piliers de la nef. Parallèlement, une opération d'archéologie du bâti a été mise en place, visant à la documentation des élévations et des charpentes ainsi qu'à l'inventaire complet de la sculpture architecturale (fig. 55). Les premiers résultats ont confirmé et précisé les nombreuses étapes de construction observées lors de la fouille en 2015 sur les fondations de ces mêmes murs. Ils attestent l'organisation d'un grand chantier dès le 11ᵉ siècle, débuté avec la construction du mur nord de la nef et de la Tour Saint-Michel, intégrée au projet de construction dès la première étape. Une deuxième grande phase voit ensuite la fin de l'édification de la Tour ainsi que la construction du mur sud de la nef. Enfin, le chantier du chevet, marqué par au moins deux étapes distinctes, achève de donner à l'Abbatiale la forme qu'elle présente encore aujourd'hui. Début 2016, les deux tranchées effectuées le long des murs de la nef à l'extérieur de l'église ont été achevées et ont livré les derniers vestiges qui n'avaient pas été touchés par les investigations de Pierre Margot dans les années 1950 et 1960 (voir, à ce sujet, AAS 99, 2016, 237-238). Au nord comme au sud, de nombreuses sépultures ont été documentées, appartenant sans doute majoritairement à la phase romane et à celle du Moyen-Age tardif. Plus inattendus, des éléments de maçonneries de la première église (fig. 56), dont la datation exacte reste à ce jour incertaine, ont également été mis au jour. Dans le secteur du cloître, ils fixent une limite méridionale à une annexe de la nef à trois vaisseaux reconnue depuis les années 1950. Au nord, ils concernent un bâtiment comprenant des piliers engagés (ou des lésènes) et attestent ainsi l'existence d'une construction parallèle à la nef, corrigeant l'image d'une première église isolée laissée jusqu'ici par les anciens plans. La chronologie entre les deux constructions n'est toutefois pas précisément connue, une sépulture plus récente ayant fait disparaître toute maçonnerie à leur point de jonction. D'autres sépultures attestent en revanche que le bâtiment au nord a été détruit avant la nef à trois vaisseaux, laissant la place à un secteur funéraire en plein air relativement dense et encore lié au premier bâtiment religieux. Concernant la période antique, de nouveaux éléments ont confirmé les découvertes de 2015. La construction de la villa, premier édifice maçonné reconnu sur le site, a bien entraîné un important nivellement et une mise à plat de tout le secteur. Le mobilier céramique découvert dans un remblai lié à ces travaux préparatoires, bien que peu abondant, donne en outre un terminus post quem situé à la fin du 2ᵉ siècle pour l'édification de la villa. De nouvelles structures fossoyées ont renforcé l'hypothèse d'une occupation antérieure à cette mise en forme du terrain, dont il ne subsiste aucun niveau de sol. Les rares éléments chronologiques mis au jour suggèrent néanmoins que cette première phase du site n'est pas antérieure à la période romaine et même au 2ᵉ siècle de notre ère.

Datation: archéologique.
Époque romaine ; Moyen-Age.
Archeodunum SA, Gollion, C. Hervé et L. Steiner ; Archéotech SA, Epalinges, M. Glaus ; G. Faccani, Zürich.