CN 1185, 571 000/193 730. Altitude 439 m. Date des fouilles: octobre-décembre 1994 Références bibliographiques: réunies dans: D. Castella et al., Le moulin hydraulique gallo-romain d'Avenches-En Chaplix. Aventicum VI, CAR 62 (1994) 150s. Fouille de sauvetage programmée (aménagements liés à la construction de l'autoroute RN1). Surface de la fouille (première étape): env. 160 m². Fours de tuiliers.

Le démantèlement d'une piste de chantier le long de la route cantonale RC 601 (route de Berne) a en effet occasionné l'exploration d'un important atelier de tuiliers, découvert en 1990 déjà dans une tranchée de prospection. Cette installation se situe à la périphérie de l'enclos supposé de la villa suburbaine du Russalet. À l'heure où sont rédigées ces quelques lignes, deux fours ont été partiellement dégagés. De plan carré, mesurant 5 × 4.90 m (dim. ext.), bordée d'une assise de pierres calcaire, la chambre de chauffe enterrée du four 1 (fig.13) se caractérise par un canal central et des murets de soutènement perpendiculaires à arcature centrale, constitués de fragments de tuiles. L'alandier s'ouvre au nord-ouest sur l'aire de chauffe. Celle-ci semble également utilisée pour l'alimentation en combustible du four II, accolé à l'angle du four I. Dégagé sur un quart de sa surface, ce second four se signale déjà par ses dimensions impressionnantes (largeur ext.: 8 m!) et par son excellent état de conservation (la sole est encore partiellement en place). Le matériel céramique étant particulièrement peu abondant, il est prématuré de se prononcer sur la datation de l'atelier. Bien qu'il soit encore délicat d'estimer l'importance de la production et de la diffusion de cette officine, on peut imaginer que ces matériaux de construction ont dû faire l'objet d'un commerce à distance et que le canal dont on s'interroge encore sur la fonction (acheminement de pierres de construction? mise à l'eau des barques construites sur le chantier naval découvert en 1990?) a pu faciliter le chargement et le transport de ces tuiles. Il est également intéressant de signaler que la matière première ne manque pas dans les environs, puisque l'atelier a été établi à proximité immédiate de bancs d'argile et de limon encore exploités au début de ce siècle par les potiers et les tuiliers de la région.

Direction du chantier: F. Eschbach, Archeodunum SA, Gollion. Datation: archéologique. D. Castella, Gollion.