CN 1203, 2533 610/1 172 640. Altitude 466.49 m. Date des fouilles: 14.8.-17.10.2023. Fouille de sauvetage non programmée (creusement de tranchées pour l'installation d'un local de chaufferie, de conduites de gaz et de raccords au bâtiment). Surface 56 m². Cimetière.

Archéotech SA a été mandatée dans le cadre de l'installation d'un chauffage à distance dans l'église réformée de Chavornay. Raccordé à une chaufferie située dans la parcelle nord du parc attenant au temple (PARC522), ce dernier comportait également le creusement d'une tranchée pour une conduite de gaz souterraine reliant la chaufferie à la Rue de l'Église.
Les deux premiers sondages destinés aux carottages des murs de l'édifice ont révélé des niveaux de remblai contenant du mobilier anthropologique en position secondaire permettant d'appréhender le potentiel archéologique de la zone.
Le sondage 1 a révélé la présence d'une première sépulture (US3) fortement perturbée mais en place, alors que le sondage 2 n'a pas fourni de structure funéraire in situ. La surface investiguée dans le cadre du projet a livré douze autres sépultures présentant des ossements en connexion. Leur localisation a nécessité l'élargissement de la surface de fouille dans le but de pouvoir étudier les structures dans leur intégralité.
Entre septembre et octobre 2023 ont été mis au jour 22 sépultures en place, orientées majoritairement ouest-est, excepté trois qui étaient orientées sud-nord (US18, 32 et 55).
L'apparition des premières sépultures se situait à des profondeurs relativement faibles (30 cm); elles étaient pour la plupart dans un état de conservation moyen, le plus souvent perturbées par des travaux antérieurs de terrassement. Seuls deux individus étaient intacts.
Bien que les études en laboratoire doivent être encore menées, il apparaît que les deux sexes sont représentés, ainsi que l'ensemble des classes d'âge. Les observations de terrain ont mis en évidence diverses pathologies dentaires (pertes ante mortem, caries, abcès dentaires), ainsi que des affections de nosologies distinctes sur les squelettes appendiculaire et axial (fractures, DISH, arthroses, etc.).
La présence de clous, crochets et châs, associée aux observations taphonomiques, permet de déduire l'utilisation de coffrages ou de conteneurs.
Des structures secondaires ont aussi été découvertes, dont trois fosses à réduction comportant essentiellement des os longs. La position de ces réductions, placées directement sous un individu, indique que leur mise en place découle d'une gestion pratique de l'espace cimétérial. Une quatrième réduction est composée de deux pieds droit et gauche, d'une main droite, et d'un rachis lombaire présentant tous des connexions strictes et/ou conservant des cohérences anatomiques.
Les effets de délimitations linéaires, la présence de clous et l'absence de lien avec des individus adjacents amènent à conjecturer l'utilisation d'un contenant en bois dans lequel ces membres auraient été placés alors que les joints articulaires n'avaient pas disparu. Dans les cas des pieds et de la main, cela signifierait donc que la réduction a eu lieu dans une période relativement courte suivant l'inhumation.
Il reste encore à vérifier l'existence de telles pratiques sur le territoire afin de confirmer l'hypothèse d'une réduction sur membres « frais ».
Enfin, une maçonnerie située directement sous trois inhumations et orientée ouest-est, a été mise au jour; elle pourrait faire partie d'un état antérieur du temple.

Datation: archéologique. Moyen âge ; Époque moderne. Archéotech SA, Épalinges, V. Remond.