CN 1243, 535540 / 152330. Altitude 381.50 m.
Date des fouilles: 10.4.-11.5. et 19.-29.6.2012.
Références bibliographiques: S. Wüthrich, Lousonna-Vidy, une maison antique sous le Musée romain de Lausanne-Vidy. Mémoire Vive 4, 1995; P. Moinat/M. David-Elbiali, Défunts, bûchers et céramiques: la nécropole de Lausanne-Vidy et les pratiques funéraires sur le Plateau suisse du XI ᵉ au VIIᵉ s. av. J.-C. CAR 93. Lausanne 2003; S. Berti/C. May-Castella, Trois siècles d'histoire à Lousonna. La fouille de Vidy «Chavannes 11» 1989-1990. Archéologie, architecture et urbanisme, CAR 102, Lousonna 8. Lausanne 2005.
Fouille de sauvetage programmée (extension du Musée Romain de Lausanne-Vidy). Surface de la fouille 250 m².
Tombe. Habitat (vicus et domus).

L'intervention de 2012 a été faite à l'ouest du musée actuel où subsistent les vestiges d'une domus. Le gisement est relativement bien connu, notamment grâce aux fouilles réalisées en 1934 et 1935 ainsi qu'en 1990 et 1992 lors du projet d'édification d'un nouveau musée inauguré en 1993.
Au terme de cette nouvelle opération, deux périodes d'occupation ont été caractérisées: âge du Bronze et époque romaine.
La structure la plus ancienne découverte lors des investigations de 2012 est une sépulture à incinération datée du Bronze final (F43) Sa mise au jour enrichit ainsi les connaissances sur la nécropole de l'âge du Bronze final de Lausanne-Vidy.
Les vestiges romains s'échelonnent de la fin du 1ᵉʳ s. av. J.-C jusqu'au 3ᵉ s. apr. J.-C. Les niveaux les mieux documentés concernent les états les plus anciens de la domus qui s'échelonnent de la fin du 1ᵉʳ s. av. J.-C. à la fin du 1ᵉʳ s. apr. J.-C.
La première occupation (État 1a, fin du 1ᵉʳ s. av. J.-C.) est constituée de fosses et d'un fossé liés à des sols en terre battue. À partir du changement d'ère, des bâtiments en terre et bois sur sablières basses et trous de poteau se développent. De nombreuses fosses ainsi qu'éventuellement un puits ponctuent également cet espace présentant toujours des sols en terre battue. Au cours de cette période, une activité métallurgique pratiquée soit in situ soit en périphérie de la zone de fouille est attestée par la présence de nombreuses scories recueillies dans une fosse.
À l'état suivant (État 2), les premiers aménagements subissent une réfection, les murs sont consolidés au niveau de leur fondation par des solins en pierres sèches. Des soles foyères sont alors aménagées directement sur les sols en terre battue. Les fragments de céramique à vocation culinaire recueillis sur ces niveaux témoignent d'un habitat domestique.
Au début du 1ᵉʳ siècle de notre ère, de nouveaux solins en pierres sèches apparaissent dans l'une des zones (zone A) fonctionnant toujours avec un sol en terre battue (État 3). Les solins sont constitués de blocs plus massifs indiquant probablement l'existence de murs en terre plus importants.
À partir de la fin du règne des Flaviens, les premières maçonneries voient le jour avec l'édification d'un puits (Ps17; fig. 24) et d'un mur de façade (M7) cloisonnant ainsi à l'ouest une première boutique. Un sol en terre battue fonctionne avec le puits très probablement situé dans la cour de l'habitat.
Au 2ᵉ s. apr. J.-C., d'autres maçonneries sont édifiées, en particulier un mur (M3) qui établit la distinction entre les espaces au nord, dévolus probablement aux boutiques donnant directement sur la rue, et le sud réservé à la partie résidentielle avec la domus. On voit une extension de l'habitat et de l'activité commerciale/artisanale en direction de l'ouest (construction du mur M49 et fermeture des boutiques au nord par les murs M59 et M8). La maison se développe par l'adjonction d'une nouvelle pièce, probablement destinée au stockage car de nombreuses amphores renversées les unes sur les autres ont été découvertes lors des fouilles de 1934/35.
Au 3ᵉ s. apr. J.-C., deux nouveaux locaux sont édifiés dans la cour de la domus (M4 et M5, et M1 et M2). D'après les informations recueillies lors des interventions précédentes, le site est abandonné vers la fin du 3ᵉ siècle de notre ère. Des perturbations récentes ont détruit les niveaux antiques les plus tardifs, en particulier ceux contemporains des maçonneries.

Mobilier archéologique: céramique.
Datation: archéologique. Bronze final; fin du 1ᵉʳ s. av. J.-C. jusqu'au 3ᵉ s. apr. J.-C.
Archeodunum SA, Gollion, C. Latour.