CN 1185, 570 130/192 100. Altitude 455 m.
Date des fouilles: septembre/octobre 2011.
Références bibliographiques: BPA 40, 1998, 213-218; G. Matter, Die Sondierungen am römischen Theater, En Selley, Avenches 1998/1999. BPA 41, 1999, 147-198; 53, 2011 (à paraître).
Sondages diagnostiques (prospection). Surface de la fouille 180 m².
Habitat. Voirie. Enclos.

Une campagne de sondages de prospection a été menée sur un terrain agricole situé à proximité du théâtre antique et du sanctuaire du Lavoëx, à l'ouest des quartiers d'habitat de la ville romaine. À chaque extrémité et dans la partie centrale de cette parcelle de 5000 m², trois tranchées parallèles de 30 à 50 m de longueur et larges de 1,50 m ont été ouvertes jusqu'au niveau d'apparition des vestiges de diverses constructions maçonnées. S'agissant avant tout d'une opération de diagnostic, la plupart de ces aménagements ont été documentés sans faire l'objet d'une fouille destructive.
Ces constructions se sont développées le long de la chaussée qui donnait accès au théâtre depuis l'ouest. Leur étendue au sein de cette vaste parcelle reste indéterminée. Quelques-uns des locaux mis au jour étaient dotés de sols en terrazzo bien conservés. Deux d'entre eux étaient équipés d'un chauffage par hypocauste.
L'une des pièces chauffées était contiguë à une salle ornée d'une mosaïque d'au moins 30 m². Reportée sur le plan archéologique de 1888, année de sa découverte, celle-ci n'était connue jusqu'alors que par de brèves mentions dans les journaux de l'époque. Dégagé en partie seulement, ce pavement possède un panneau quadrangulaire d'au moins 2 m², vraisemblablement en position centrale, décoré d'un motif géométrique noir et blanc de cercles sécants. Le reste de la pièce était recouvert d'un semis irrégulier d'éclats de calcaire et de terre cuite. La particularité de cette mosaïque réside dans sa technique de fabrication, caractérisée par l'emploi de matériaux récupérés, provenant d'autres mosaïques et de revêtements de placage en calcaire. Le motif du panneau central, très fréquent sur les mosaïques romaines, est ici élaboré de manière tout à fait originale, associant tesselles noires et blanches pour les quatre feuilles, et éclats de calcaire blanc pour les carrés incurvés. Situé à une vingtaine de mètres seulement du temple sud du Lavoëx, précisément là où la chaussée bordant l'enclos ouest de ce sanctuaire s'infléchit en direction du théâtre, l'édifice partiellement chauffé qui abritait cette mosaïque se distingue des autres constructions observées dans le secteur et à ce titre a pu remplir une fonction particulière à l'orée du domaine sacré.
Observé ponctuellement à l'extrémité occidentale de la parcelle explorée, l'enclos maçonné délimitant le sanctuaire voisin du Lavoëx a été supplanté par un nouveau mur qui s'y est superposé selon une orientation sensiblement divergente. Quoique non daté, ce réaménagement pourrait témoigner d'une réaffectation de tout ou partie des édifices occupant ce secteur, comme ce fut le cas du théâtre transformé en forteresse à l'amorce du 4ᶜ s. apr. J.-C. Aucun mobilier céramique d'époque tardive n'a toutefois été mis en évidence dans l'emprise des constructions mises au jour qui remontent pour la plupart au 2ᶜ s. de notre ère.

Mobilier archéologique: céramique, monnaies, métal, faune, verre, peinture murale, architecture. Déposé au MRA.
Datation: archéologique. fin 1er-3ᶜ s. apr. J.-C.
Fondation Pro Aventico, P. Blanc, S. Delbarre-Bärtschi, H. Amoroso et A. Schenk.