CN 1185, 570 300/192 200. Altitude 455-460 m.

Date des fouilles: avril-mai 1998.

Références bibliographiques: H. Bögli, Aventicum, La ville romaine et le musée. GAS 19, Avenches, 19963, 30-33; G. Th Schwarz, Die Kaiserstadt Aventicum (Berne 1964) 60-66; W. Wavre, BPA 3, 1890, 40-44; E. Secretan, BPA 4, 1891, 27-40 8, 1903, 19-29; P. Blanc et al./J. Morel et al., BPA 40, 1998 (à paraître).

Sondages préliminaires (réaménagement du théâtre et de ses abords).

Surface explorée env. 300 m².

Théâtre, voirie, habitat.

La perspective d'une remise en valeur du théâtre et de ses abords (fig. 19, A ) a motivé une intervention préliminaire visant à établir un diagnostic archéologique du sous-sol aux environs immédiats du monument. Une première tranche d'investigations a vu l'ouverture d'une vingtaine de sondages exploratoires à la périphérie nord, est et sud de l'édifice. Les résultats obtenus font mention de vestiges antérieurs, contemporains et postérieurs au théâtre.

- Les restes d'une première occupation sont apparus dans les secteurs nord et sud sous la forme de fondations de construction en architecture mixte - maçonnerie, bois et terre - associées à une canalisation, à des foyers ainsi qu'à un sol de terrazzo coupé par le mur de façade arrière du théâtre. D'orientation divergente par rapport à ce dernier et semblant s'aligner sur la trame des quartiers sud, ces installations confirment la présence d'un habitat venu s'implanter sur deux terrasses dans la 1ère moitié du 1er s. ap. J.-C.

- Les sondages dans les zones est et sud ont mis en évidence plusieurs tronçons d'une route qui désaffecte les premiers aménagements et leurs réfections survenues durant la période flavienne. Elle-même est en certains endroits recoupée par le fossé d'implantation du mur arrière du théâtre. Conservée sur une épaisseur maximale de 0.90 m, cette chaussée caractérise ici la phase qui précède l'édification du théâtre, du moins dans son état actuel. En effet, la courbure ascendante et descendante en forme d'hémicycle que semble adopter le tracé de cette voie pourrait indiquer l'existence d'un premier édifice plus restreint dont elle aurait assuré la desserte. L'utilisation de cette route semble se situer entre le milieu du 2e s. et le début du 3e s. ap. J.-C. pour faire ensuite place à un rehaussement des niveaux de circulation extérieurs en relation avec celui des entrées du nouvel édifice.

- Les investigations dans la zone nord ont également permis de corriger le plan du théâtre jusqu'ici proposé avec un grand bâtiment de scène. Il s'est en effet avéré que le prétendu mur nord de ce dernier, déjà repéré lors de fouilles anciennes, n'était pas organiquement lié au théâtre (fig. 19,1); il semble plutôt s'agir du mur de soutènement d'une esplanade faisant face au sanctuaire du Cigognier (fig. 19,B). Plus ou moins dans l'axe de ce dernier, ce mur de soutènement devait laisser passage à une canalisation à laquelle a pu appartenir le radier maçonné mis au jour à l'arrière du postscaenium aux dimensions modestes (12 × 6 m). Celui-ci semble par ailleurs avoir été édifié lors d'une phase de transformation du théâtre dont l'ampleur ne peut actuellement être précisée.

- Les traces d'une occupation postérieure au monument romain ont été localement décelées dans la zone nord. Il s'agit des restes de fondations et d'un pan de mur effondré qui attestent la réutilisation de nombreux vestiges architecturaux romains pour cet ouvrage encore difficilement identifiable. On ne peut cependant exclure son appartenance à l'extension orientale du fameux Mur des Sarrazins, présumée enceinte réduite du Bas-Empire ou du Haut Moyen-Age. D'autre part, la mise en évidence d'un profond fossé de largeur inconnue pourrait venir étayer cette hypothèse: présent dans plusieurs sondages de la zone sud-est, il semble couronner le théâtre à une distance moyenne de 6 m. Bien que ténues, ces observations pourraient parler en faveur de l'intégration de tout ou partie du monument dans un dispositif de défense d'époque tardive.

- Signalons encore le repérage d'un four à chaux médiéval voire récent qu'il reste à fouiller.

Une deuxième campagne de sondages est programmée pour 1999 et concernera la périphérie ouest de l'édifice ainsi que son orchestra. Les résultats escomptés devraient apporter des réponses à plusieurs questions qui demeurent en suspens.

Investigations, documentation: J.-P. Dal Bianco, M. Meystre, A. Widmann.

Mobilier archéologique: déposé au MRA.

Datation: archéologique; numismatique. 1er-3e s. ap. J.-C.

Fondation Pro Aventico-MHAVD, J. Morel.